Intervention de Jean-Yves Le Drian

Réunion du 4 décembre 2017 à 21h20
Loi de finances pour 2018 — Action extérieure de l'état

Jean-Yves Le Drian, ministre :

Pour autant, une optimisation de notre politique immobilière est envisageable, en particulier dans le cadre d’opérations de colocalisation avec des partenaires européens, notamment l’Allemagne. La construction d’une chancellerie franco-allemande à Khartoum en est un exemple, de même que les coopérations avec le Service européen pour l’action extérieure à Tbilissi et à Quito.

Je voudrais préciser quelques chiffres concernant le financement de l’entretien de notre réseau, certains d’entre vous s’étant interrogés à ce sujet. Le coût de l’entretien du réseau s’est élevé en 2015 à 2 millions d’euros, à 7 millions d’euros en 2016, et il sera de 12 millions d’euros en 2017. En 2018, nous engagerons trois nouvelles opérations pluriannuelles d’entretien lourd à Kaboul, à Bagdad et à Tripoli, trois lieux de tensions où des travaux de sécurisation et de reconstruction partielle sont nécessaires. Je me suis personnellement rendu sur ces trois sites, y compris à Kaboul ; le volume de travaux à réaliser est assez considérable, et il nous faudra être au rendez-vous.

Je voudrais répondre rapidement à la question de l’impact de l’évolution des taux de change sur le budget du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Le budget pour 2018 est sécurisé. Le ministère a procédé en 2017 à des ordres d’achat à terme de 532 millions de dollars et de 34, 6 millions de francs suisses, ce qui permet de couvrir plus de 80 % de la prévision de dépenses en devises de 2018 pour les contributions internationales et les opérations de maintien de la paix.

Nous poursuivons notre réflexion, monsieur Poniatowski, pour aller plus loin et renforcer le dispositif de couverture de change. Nous avons effectivement mis en place, à la suite de la remise au Parlement du rapport du Gouvernement, un groupe de travail réunissant les services des ministères financiers. Nous aurons l’occasion de vous rendre compte des propositions qui seront faites. Nous avons également proposé la mise en place d’ordres d’achat à terme pluriannuels, qui permettraient de sécuriser de 50 % à 70 % des dépenses en devises prévisibles.

Enfin, nous travaillons à l’actualisation de la convention qui nous lie à l’agence France Trésor ; la signature est prévue à la fin de cette année. C’est un travail que nous poursuivons avec beaucoup de détermination.

J’aurai peut-être l’occasion de revenir sur certains points lors de l’examen des amendements. En conclusion, je dirai qu’il suffit de passer un peu de temps hors de notre territoire pour constater que toutes les puissances renforcent aujourd’hui les moyens de leur politique étrangère. Dans la période instable que nous traversons, il ne peut y avoir de souveraineté sans un instrument diplomatique efficace, agile et capable de défendre nos intérêts. La diplomatie française présente aujourd’hui ces caractéristiques et le projet de budget que j’ai l’honneur de vous présenter s’inscrit dans cette perspective. Je vous remercie par anticipation de bien vouloir le soutenir.

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