Intervention de Claudine Lepage

Réunion du 4 décembre 2017 à 21h20
Loi de finances pour 2018 — État b

Photo de Claudine LepageClaudine Lepage :

Le 2 octobre 2017, le Président de la République déclarait, devant l’Assemblée des Français de l’étranger, que l’AEFE était indispensable à « notre capacité à rayonner, l’attractivité de la France, notre capacité à continuer à faire des affaires ou des échanges culturels ou scientifiques ».

À plusieurs reprises, monsieur le ministre, vous avez également mis en avant l’excellence du réseau d’enseignement français à l’étranger, la qualité des enseignants et les résultats au baccalauréat : le taux de réussite est de 96, 7 % et 74, 8 % des 15 695 diplômés ont obtenu une mention.

Or parallèlement, monsieur le ministre, vous avez diminué de 33 millions d’euros les crédits de l’AEFE, avec les conséquences que l’on connaît : suppressions de postes d’enseignant titulaire, baisse des subventions, passage de 6 % à 9 % de la participation financière complémentaire des établissements en gestion directe ou conventionnés.

Cette discordance entre le discours et les actes est très mal vécue par les Français de l’étranger, qui vous ont pourtant, par leur vote à l’élection présidentielle et aux législatives, largement accordé leur confiance. La grève du 27 novembre dernier dans les établissements français à l’étranger, historique par son ampleur, montre leur incompréhension devant ces coupes budgétaires brutales.

Cette incompréhension est d’autant plus forte que le Gouvernement a fait de l’éducation la priorité de son action et que le budget de l’éducation nationale a augmenté de 1, 3 milliard d’euros.

Certes, comme nous le savons tous ici, l’AEFE, qui existe depuis maintenant près de trente ans, a besoin de se réformer. Le rapport que j’ai présenté en 2014 avec le député Philip Cordery présentait déjà plusieurs pistes. Sans doute pouvons-nous aller encore plus loin, mais ce n’est pas en réduisant drastiquement les crédits de l’agence que nous avancerons dans la bonne direction. En effet, l’AEFE se trouve déjà en situation de sous-financement chronique depuis le transfert, insuffisamment compensé par l’État, des charges immobilières et des pensions civiles.

Monsieur le ministre, afin que le réseau de l’enseignement français à l’étranger continue d’être un outil d’influence incontournable pour notre pays, capable de former des personnalités aujourd’hui reconnues comme Amin Maalouf, Leïla Slimani, Jodie Foster, Carlos Ghosn ou Édouard Philippe – cette liste est loin d’être exhaustive –, il est indispensable d’abonder le budget de l’AEFE. C’est pourquoi je vous demande, mes chers collègues, de soutenir ces amendements.

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