Je sais que notre assemblée est peu friande de rapports. Cependant, la situation de l’AEFE et du réseau d’enseignement français à l’étranger nécessite une étude approfondie.
Le 27 septembre dernier a eu lieu une grève massive des enseignants français à l’étranger. Ils estiment, dans une déclaration commune, que le réseau des établissements français à l’étranger est clairement en danger. Une refonte du système de l’AEFE conduirait au déconventionnement de nombreux établissements, à la multiplication de formules éducatives au rabais, à la remise en cause de la situation administrative des personnels détachés et à la précarisation de l’ensemble des personnels.
En réponse à ce constat très objectif, le Gouvernement ne propose que des rustines. La suppression des postes ne devrait pas toucher d’enseignants en cours de contrat : encore heureux, monsieur le ministre ! La participation financière des établissements à la vie du réseau reviendrait à son cours actuel en 2020, ce qui signifie trois années de déstabilisation du réseau. C’est dire l’effet dévastateur de cette politique.
Un rapport permettrait de connaître les intentions réelles du Gouvernement, ses véritables motivations, ainsi que les solutions qu’il préconise pour remédier à la situation.
Les établissements d’enseignement français à l’étranger sont le seul moyen, en dehors du CNED, le Centre national d’enseignement à distance, pour les enfants d’expatriés d’étudier dans le réseau scolaire français et de pouvoir y rester au fil des années et des déménagements successifs de leurs parents. Privés de cette possibilité, ces enfants seraient petit à petit exclus du système d’enseignement français et auraient ensuite les plus grandes difficultés à intégrer les universités françaises. Les liens qui les rattachent à la France se distendraient de plus en plus. C’est bien souvent après s’être assurés qu’un établissement français pourra accueillir leurs enfants que les parents acceptent une expatriation.
Les décisions du Gouvernement sont lourdes de conséquences. Elles produisent des effets non seulement sur la scolarisation des enfants et les choix professionnels de leurs parents, mais également sur les entreprises françaises qui souhaitent exporter, et donc sur le commerce extérieur de la France. De telles décisions ne peuvent être prises qu’après avoir étudié tous leurs tenants et aboutissants.