Intervention de Laure Darcos

Réunion du 5 décembre 2017 à 9h30
Questions orales — Situation du personnel enseignant

Photo de Laure DarcosLaure Darcos :

Dans un rapport consacré à la gestion des enseignants, la Cour des comptes a déploré le caractère imprévisible et illisible de la politique de recrutement de l’État.

Les gouvernements précédents ont mis en œuvre des mesures manquant de cohérence au regard de la nécessaire stabilité à long terme de l’éducation nationale. Ainsi, les effectifs des enseignants et la démographie des élèves ont évolué différemment, en particulier dans le second degré, comme le souligne la Cour des comptes.

Pour les étudiants envisageant d’exercer ce métier, ces incohérences ont eu un effet dissuasif incontestable, le taux de candidats présents aux concours n’ayant cessé de diminuer entre 2012 et 2015.

En outre, tous les postes ouverts n’ont pas été pourvus, dans l’enseignement primaire comme dans le secondaire, ce qui a eu pour effet d’aggraver la situation dans un certain nombre d’établissements.

Le manque d’attractivité du métier d’enseignant a aussi des causes plus profondes. En effet, la faiblesse des rémunérations en début de carrière, l’insuffisance de la formation professionnelle continue et l’imparfaite procédure d’affectation des enseignants incitent fréquemment les jeunes à se tourner vers le secteur marchand, qui offre de meilleures perspectives de carrière et des rémunérations plus attrayantes.

Les conséquences de cette situation sont lourdes pour les établissements scolaires. Toutes les filières – la filière générale, la filière technologique et la voie professionnelle – sont affectées par la faible capacité de séduction de l’éducation nationale.

Dans certaines disciplines, comme les sciences et les mathématiques, on connaît de réelles difficultés de recrutement, au point qu’il est parfois nécessaire de recourir à des enseignants contractuels pour assurer la continuité des cours et pallier un absentéisme qui pénalise les élèves.

Dans mon département, l’Essonne, il manque des enseignants spécialisés dans certains établissements. J’en veux pour preuve la situation du lycée de l’Essouriau, aux Ulis, qui a recherché, jusqu’aux vacances de la Toussaint, des profils très technologiques. Cette situation est évidemment très dommageable pour des élèves préparant leur future orientation professionnelle.

Monsieur le ministre, ma question sera précise : si les premières mesures prises par le Gouvernement semblent aller dans le bon sens, comment comptez-vous relever le défi du recrutement des enseignants et donner à nos enfants les moyens de réussir leur scolarité et leur insertion professionnelle ?

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