Un dernier argument pour convaincre ceux qui ne sont pas forcément concernés : c'est l'enjeu en termes de santé publique. Durant la Première Guerre mondiale, le nord de la France a reçu 1 milliard d'obus, 55 milliards de balles, dont 20 % n'ont pas explosé. Dans ces munitions était utilisé un propulseur chimique, le perchlorate d'ammonium, qui est très soluble dans l'eau et très toxique.
Selon les normes de l'Anses, l'eau du robinet est interdite pour les nourrissons de moins de 6 mois en cas de présence de 4 microgrammes par litre d'eau de perchlorate ; à 15 microgrammes par litre, elle est interdite pour les femmes enceintes ou les femmes allaitantes. Dans le nord de la France, nous sommes entre 30 et 35 microgrammes de perchlorate par litre d'eau du robinet.
Nous avons aujourd'hui un véritable problème de santé publique. Nos fermiers ont des solutions chimiques pour enlever le perchlorate, mais cela augmenterait le prix du mètre cube d'eau de plus d'un euro. Le canal Seine-Nord pourrait être une solution pour avoir une eau potable de qualité.