Monsieur le président, madame la ministre, mesdames, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le budget que vous proposez pour l’enseignement supérieur et la recherche, madame la ministre, répond à une véritable attente et à des objectifs affirmés : la réussite de chaque étudiant dans le supérieur, le développement de l’autonomie des universités et le soutien à la vie étudiante.
C’est aussi un choix de transformation et de responsabilité face à la réalité démographique qui n’a pas été appréhendée dans le passé. Je rappelle que 90 000 bacheliers se sont retrouvés, cet été, sans affectation dans un établissement du supérieur.
Ce budget s’élève pour 2018 à un peu plus de 16 milliards d’euros en crédits de paiement, soit une hausse de 205, 6 millions d’euros par rapport à 2017. Nous le savons tous, les investissements dans la recherche, c’est-à-dire en capital humain, ont un effet direct sur la croissance et l’économie françaises.
Le projet de loi de finances pour 2018 assume pleinement un renforcement du soutien à la recherche, dont il garantit l’excellence, et à l’innovation.
Ainsi, en 2018, les moyens de l’Agence nationale de la recherche augmenteront de 134 millions d’euros et la contribution de la France en faveur de la recherche spatiale, principalement pour le développement du programme Ariane 6, augmentera, elle, de 132 millions d’euros. J’y vois une volonté forte de la France pour l’avenir et pour le rayonnement scientifique de notre pays dans le monde.
S’agissant de l’enseignement supérieur, la mission que nous examinons aujourd’hui s’inscrit dans une stratégie plus large. Je pense au projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants, présenté voilà deux semaines. Prises ensemble, ces mesures répondent aux défis de l’université : accompagner et favoriser la réussite de chaque étudiant en tenant compte de ses compétences et de ses désirs.
Le système actuel est à bout de souffle. Nous ne pouvions plus accepter un taux d’échec aussi important en licence. Nous n’avions plus le droit de fermer pudiquement les yeux sur la précarité de plus en plus forte des étudiants. Nous ne pouvions plus tolérer cette mascarade du tirage au sort.
La réforme transformera notre modèle d’orientation, d’accueil et d’accompagnement pour rendre les affectations des bacheliers plus justes et plus efficaces. Ainsi, les crédits demandés pour l’enseignement supérieur augmentent, en 2018, de plus de 200 millions d’euros, conformément à l’engagement de la majorité en faveur de la jeunesse et de l’accès aux études pour tous.
Cette hausse permettra de fluidifier les parcours, d’enrichir et de mieux cibler les filières universitaires de premier cycle, particulièrement celles qui sont en tension. Elle financera notamment l’extension en année pleine des 1 000 créations d’emplois de la rentrée qui répond au défi de l’augmentation de la démographie étudiante.
Par ailleurs, la hausse de 59 millions d’euros de l’enveloppe consacrée à l’immobilier permettra de financer les projets de réhabilitation des établissements, dans le cadre de contrats de plan État-régions, et la poursuite de l’opération Campus, qui vise à soutenir le niveau de vie des étudiants en leur rendant 100 millions d’euros de pouvoir d’achat dès 2018.
Les aides aux étudiants bénéficieront à près de 15 000 étudiants boursiers supplémentaires en 2018. En effet, les droits d’inscription à l’université et le prix du ticket universitaire ont été gelés à la rentrée 2017, afin de maintenir le pouvoir d’achat des étudiants et de leur permettre d’étudier dans de meilleures conditions.
Face à un sujet aussi crucial pour l’avenir de notre jeunesse et de notre pays, nous nous devons d’adopter une approche pragmatique et raisonnée. Certes, malgré les progrès significatifs réalisés par ce budget, beaucoup reste à faire. Il faudra toujours mettre en adéquation les budgets avec les besoins en postes, l’évolution des filières avec les résultats économiques, et mettre la recherche et l’innovation au service du développement de la Nation.
Parce que la recherche et l’enseignement supérieur ne sont pas une île, ils doivent s’adapter aux réalités du terrain et à l’évolution de la société et du monde, voire les devancer. Tel est notre objectif.
C’est la raison pour laquelle je salue l’attitude constructive de la commission des finances, …