Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, alors que de nombreuses missions, dans le cadre de ce projet de budget pour 2018, sont mises à contribution pour participer à l’effort de diminution de la dépense publique, le groupe Les Républicains se félicite que les crédits consacrés à la recherche soient globalement en hausse de 4, 6 %, comme l’ont rappelé les rapporteurs.
Cet effort était indispensable, car la recherche a clairement été la mal-aimée du précédent gouvernement, dans lequel l’enseignement supérieur et la recherche ne disposait même plus d’un ministère à part entière !
Pour autant, suffira-t-il à faire revenir nos nombreux chercheurs installés à l’étranger et à retenir ceux qui envisagent de partir vers des pays où l’instabilité en matière de financements et, surtout, l’énergie qu’ils doivent consacrer pour les décrocher est moindre ? Je le souhaite, mais nos chercheurs auront besoin de plusieurs années pour être enfin rassurés sur la place que la France entend réellement leur donner.
Je ne citerai que le cas emblématique d’Emmanuelle Charpentier. Formée en France, elle a découvert avec l’Américaine Jennifer Doudna le système CRISPR-Cas9, utilisé maintenant dans les laboratoires du monde entier, qui révolutionne l’ingénierie du génome humain, animal et végétal. Après la Suède et les États-Unis, c’est à l’Institut Max Planck qu’elle travaille, n’ayant pas pensé un seul instant revenir en France.
Tous ces pays ont sans doute la chance de ne pas bénéficier du filtre de l’ANR, l’Agence nationale de la recherche !