Vous aurez tous compris qu’il s’agit là de deux amendements totalement antinomiques.
Nous avons fait le constat que les établissements d’enseignement supérieur privés ont connu ces dernières années une baisse considérable de leurs dotations, le montant moyen par étudiant étant passé de 1 093 euros en 2012 à 705 euros en 2016. Pour autant, le nombre d’étudiants inscrits n’a cessé d’augmenter. Il s’agit donc d’améliorer une situation qui ne peut pas durer, parce qu’elle n’est pas convenable.
Je rappelle que les établissements d’enseignement supérieur privés comptent également beaucoup d’élèves boursiers. Dans le privé, il n’y a pas que des étudiants avec beaucoup de moyens !
Voilà pourquoi nous proposons d’augmenter la dotation de l’enseignement supérieur privé de 6 millions d’euros. Nous prélèverons cette somme sur des crédits qui n’ont pas été consommés l’année dernière, notamment parce que la montée en puissance de l’aide à la recherche du premier emploi, la ARPE, n’a pas eu lieu. En tout état de cause, il faudrait souhaiter que les crédits destinés à ce dispositif ne soient jamais utilisés : mieux vaudrait motiver nos étudiants pour qu’ils entrent dans la vie active le plus rapidement possible après avoir terminé leurs études.
Bref, cet amendement vise à rétablir une situation plus convenable par rapport aux établissements d’enseignement supérieur privés d’intérêt général, les EESPIG. Surtout, il s’agit de vous aider, madame la ministre, à assumer la parole de l’État. En effet, il y aura plus établissements et plus d’étudiants. Si nous en restions aux crédits actuels, nous serions dans une impasse.
Enfin, en ce qui concerne l’amendement n° II-184, que l’on pourrait qualifier de dogmatique, pour reprendre des propos antérieurs de M. Ouzoulias, la commission émet bien sûr un avis défavorable.