Nous recevons aujourd'hui le directeur de Michelin France. Deuxième fabricant de pneus au monde, Michelin est un fleuron de l'industrie française, qui emploie 111 000 personnes dans dix-sept pays, dont 20 000 en France. En 2016, son chiffre d'affaires s'est élevé à 21 milliards d'euros, son résultat net à 1,6 milliard d'euros et ses liquidités atteignent 1 milliard d'euros avec un endettement inférieur à 10 % de ses fonds propres. L'entreprise investit à hauteur de 1,8 milliard d'euros et son secteur recherche et développement emploie 6 000 personnes. C'est donc un groupe en bonne santé.
Michelin a pourtant annoncé un plan de réduction de 1 500 emplois en France et 400 aux États-Unis. Je ne ferai pas de raccourci facile en forme de mise en accusation. Dans la situation de concurrence mondiale, nous savons que les succès sont fragiles et qu'il importe d'anticiper pour adapter l'outil industriel. De ce point de vue, il vaut mieux procéder à froid.
Reste une interrogation, relative à la disparition des emplois industriels sur nos territoires, à l'heure où d'autres fleurons passent sous pavillon étranger. Le Sénat a mis en place une mission sur le sujet, présidée par Alain Chatillon et dont Martial Bourquin est le rapporteur.
Comment continuer à produire en France ? Quels sont les atouts de notre pays ? Que peut faire l'État pour favoriser un environnement attractif, et soutenir l'innovation ? Quelles réformes du marché du travail et de la politique fiscale attendez-vous ? Enfin, comment envisagez-vous l'industrie du futur, basée en particulier sur la numérisation, et les opportunités de montée en gamme et de relocalisation qu'elle autorisera ?