Certains risques liés au glyphosate peuvent découler d'un accident : je pense que tout le monde a entendu parler du cas de Paul François, agriculteur de Charente, empoisonné en respirant un herbicide. Il a eu les plus grandes difficultés à faire reconnaître la responsabilité de Monsanto dans sa maladie, et il continue son combat : même lorsque l'accident est avéré, il est très compliqué d'établir les responsabilités.
D'autres risques, très importants, sont « invisibles » : leur matérialité n'est établie que lorsque se manifestent les effets de l'exposition, qui peuvent intervenir des décennies plus tard. Une étude du ministère du Travail, menée en 2005, estimait que 2,3 millions de salariés étaient professionnellement exposés à des produits cancérogènes, et près d'un tiers d'entre eux ne disposait d'aucune protection collective contre les risques engendrés par ces produits chimiques ! On n'est pas au bout de nos peines...