Depuis 2012, notre pays a beaucoup souffert, frappé par d’horribles attentats. J’ai une pensée toute particulière pour le père Hamel, assassiné à Saint-Étienne-du-Rouvray, dans ma région.
La menace est élevée, elle ne faiblit pas malgré la mise en œuvre d’un arsenal législatif profondément renforcé ces dernières années. Aujourd’hui, nous devons faire face à un réel problème, celui des retours de djihadistes français sur notre sol. L’État estime à plus de 100 le nombre de ressortissants français encore présents dans les territoires irakien et syrien. On compte également près de 300 femmes et une trentaine de mineurs de plus de 15 ans.
Madame la garde des sceaux, ceux qui ont quitté notre pays ont décidé de prendre les armes contre leur propre peuple. Ils ont fait le choix de la mort et de la barbarie. Ils doivent être jugés dans les pays qui les détiennent. Pourquoi la France devrait-elle prendre le risque de rapatrier ces individus et de rouvrir des plaies encore profondes et douloureuses ? La vie est une succession de choix qu’il convient d’assumer ; les leurs sont sûrement les pires qui existent, mais cela ne les exonère pas de les assumer pleinement.
Reste la question des enfants : ils ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables ou complices des actes de leurs parents. La France doit, au cas par cas, organiser leur retour. C’est son honneur que de le faire.
N’oublions pas non plus la question sensible du retour des mères de famille. Quelques femmes ont peut-être suivi naïvement leur mari. Mais certaines ont elles aussi fait un choix, le choix terrible de combattre leur propre pays, d’entraîner leurs enfants dans une tragédie. Ne soyons pas naïfs ; nous ne pouvons pas présumer que, parce qu’elles sont femmes et mères, elles ne sont pas profondément imprégnées de l’idéologie djihadiste. Elles sont souvent le moteur idéologique dans le couple, l’homme étant davantage attiré par la dimension combattante.