Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la solennité d’une motion tendant à opposer question préalable a l’immense mérite d’indiquer très clairement à l’opinion publique que l’opposition n’a pas du tout l’intention d’accompagner un pouvoir en place depuis quatre ans et demi dans tous ses abandons.
Abandon de l’excellente idée d’une meilleure compétitivité pour l’industrie de notre pays ! Souvenez-vous, il y a quatre ans, nous discutions du plan Gallois. Sur trente mesures, une seule a été retenue, celle du CICE, dont tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’elle a été mal ciblée, plutôt coûteuse et qu’elle a surtout profité à la grande distribution. Alors que M. Gallois entendait privilégier la production industrielle nationale, vous avez privilégié la consommation, alors que beaucoup de produits sont importés.
Abandon du plan d’économies de 50 milliards d’euros promis aux autorités européennes, qui portait le très beau nom de « pacte de responsabilité » ! Vous tentez de le masquer grâce à quelques acrobaties budgétaires, mais c’est un abandon pur et simple.
Pour illustrer l’irresponsabilité du moment, il faut savoir que chaque déplacement ministériel coûte à peu près 1 milliard d’euros et que des crédits d’impôt ont été reportés sur les exercices ultérieurs. Vous faites un geste pour les entreprises, en passant le CICE de 6 % à 7 %, mais le paiement de cette créance, qui sera bien inscrite en 2017 dans les comptes des entreprises, n’interviendra en fait qu’en 2018. Vous faites de même pour les emplois à domicile : il en résultera une « petite » facture de 4, 3 milliards d’euros pour vos successeurs.
Abandon du choc de simplification administrative ! Je pense en particulier au magnifique chef-d’œuvre qu’est la loi Égalité et citoyenneté.