Mais il serait faux de prétendre que nous ne dégagerions pas les moyens nécessaires pour faire face à un certain nombre de décisions sur l’intervention de nos forces armées, à l’étranger comme sur notre territoire.
Je fais aussi remarquer, puisque l’on parle souvent de la conjonction des planètes, que le prix de l’énergie, en particulier du pétrole et du kérosène, et le faible niveau de l’inflation placent aujourd’hui le budget de nos armées dans une situation plutôt avantageuse, ce que le ministère de la défense admet d’ailleurs tout à fait, même s’il y a parfois certains désaccords sur le niveau des économies réalisées. Notez que celles-ci se chiffrent en centaines de millions d’euros, compte tenu de la consommation massive que fait la défense de produits pétroliers pour ses avions, ses bateaux et tous ses véhicules. La défense, qui gère très bien ses achats de produits énergétiques, profite donc de prix qui restent bas, malgré une légère remontée récente, et c’est tant mieux.
Nous nous sommes souvent opposés, mais, dans une discussion construite, vous auriez peut-être pu obtenir certains aménagements. Ainsi, l’Assemblée nationale, qui a adopté la nuit dernière en nouvelle lecture le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, a conservé certaines mesures introduites au Sénat par voie d’amendement.
Nous aurions pu discuter, par exemple, du prélèvement à la source. Enfin quoi ! Vous n’avez presque pas abordé le prélèvement à la source, sinon pour dire, d’une phrase, que ce n’est pas bien. Ne croyez-vous pas qu’une réforme de cette importance, qui concerne aussi directement les Français, aurait mérité un débat ? Nous aurions pu peut-être corriger un certain nombre de choses, en tout cas dissiper un certain nombre de doutes, et vous auriez pu mettre en garde sur tel ou tel aspect.
Cette réforme a été difficile à construire, parce que l’impôt sur le revenu en France est complexe. Nous avons mis au point un dispositif et nous l’assumons. Balayer cette réforme d’un revers de la main en disant que ce n’est pas bien n’est pas, de mon point de vue, du bon travail parlementaire.