Intervention de Antoine Karam

Réunion du 29 novembre 2017 à 21h15
Loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Photo de Antoine KaramAntoine Karam, rapporteur pour avis de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, les crédits du programme 143 « Enseignement technique agricole » connaissent une évolution favorable pour l’année 2018, avec une hausse de 35 millions d’euros, soit de 2, 5 %. Cette égalité de traitement avec l’éducation nationale témoigne de la priorité accordée par le Gouvernement à l’éducation et à la formation professionnelle.

Notons toutefois que ce budget ne prend pas en compte l’évolution probable des subventions aux établissements privés, qui accueillent plus de 60 % des élèves de l’enseignement agricole. Les protocoles actuels qui, par dérogation avec la loi Rocard, plafonnent le montant des subventions versées expireront le 31 décembre prochain.

Pour l’enseignement privé du temps plein au moins, les négociations sont en cours, les fédérations exigeant à ce stade une revalorisation substantielle, demande à laquelle le ministère doit apporter une réponse. Je forme le vœu que ces négociations aboutissent. Composante essentielle de l’enseignement agricole, le secteur privé mérite un traitement équitable.

J’ai l’intime conviction que cette filière de réussite et d’excellence a de l’avenir. Alors qu’il existe une demande et un véritable besoin dans certains territoires, en particulier à Mayotte et en Guyane, mais aussi dans certains départements de la France hexagonale, l’enseignement agricole doit sortir d’une logique de conservation pour entrer dans une dynamique d’expansion. Il s’agit d’atteindre un objectif ambitieux : offrir une formation de qualité à la jeunesse et soutenir, par la formation, le développement de l’agriculture, secteur clé pour de nombreux territoires, notamment en outre-mer.

À ce titre, le plafonnement des subventions aux établissements privés est regrettable, car il pousse au statu quo en matière d’effectifs d’élèves et tend à entraver le développement de l’enseignement agricole.

Cette filière demeure trop méconnue malgré ses résultats enviables en matière d’insertion professionnelle, bien supérieurs à ceux de l’éducation nationale. Les effectifs de l’enseignement agricole baissent de manière continue depuis 2008, à rebours des évolutions démographiques. Cela s’explique en grande partie par la dévalorisation de l’enseignement agricole dans les représentations, ainsi que par la réticence de l’éducation nationale à orienter les élèves vers ses établissements.

C’est pourquoi j’appelle de mes vœux le lancement d’une grande campagne de promotion associant l’éducation nationale et visant à mettre en avant les réussites de cet enseignement et la diversité des formations et des métiers auxquels il prépare.

Je souhaite également, monsieur le ministre, que la coopération avec l’éducation nationale soit renforcée. Il faut s’abstraire des clivages d’un autre âge qui mènent à une perte d’efficacité. Celle-ci pourrait être utilement renforcée en matière d’orientation, d’élaboration de la carte des formations, de formation initiale et continue des enseignants, de remplacement et d’accompagnement des élèves en situation de handicap.

En matière tant de formation professionnelle que d’intégration de l’alternance ou de résorption de la difficulté scolaire, l’enseignement agricole est une filière exemplaire et riche, et son développement constitue un enjeu majeur. Puisse ce budget favorable en être le premier pas ! Voilà pour cette présentation au rythme du cheval de course…

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