Intervention de Jacques Grosperrin

Réunion du 29 novembre 2017 à 21h15
Loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission de la culture, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, je remercie M. le ministre de l’éducation nationale d’être venu au Sénat au retour du Burkina Faso ; parfois, monsieur le ministre, certains de vos prédécesseurs ne faisaient pas le déplacement.

La vie politique est souvent rythmée par des phénomènes de continuité et de rupture. L’éducation n’y échappe pas.

Continuité, pour ceux qui pensent qu’on ne doit rien changer, si ce n’est augmenter toujours plus le nombre d’enseignants, d’heures enseignées, de crédits et d’établissements scolaires.

Ce sont les mêmes qui sont arc-boutés sur la suppression du redoublement, des classes bilangues, du latin et du grec, ainsi que des lycées d’excellence. Bref, de tout ce qui participe à l’élévation de nos élèves en leur demandant travail et exigence. Ceux-là pensent que baisser le niveau permettra à chacun de réussir et de mieux s’impliquer dans la société actuelle… Quelle erreur ! Ce qu’ils veulent supprimer, ce sont des marqueurs d’exigence pour nos élèves et leurs parents.

En 1989 déjà, Baudelot et Establet écrivaient : « Le niveau monte »… Mais les faits sont têtus ! Au risque d’être considéré par certains comme un nostalgique, je signale que, sur une dictée de 67 mots, nos élèves, qui faisaient en moyenne 10, 6 fautes en 1987 et 14, 3 en 2007, en faisaient 17, 8 en 2015.

Il y en a que cela fait sourire, notamment parmi les pédagogistes. Pour eux, l’enjeu est ailleurs. Tellement ailleurs que l’on en arrive à l’écriture inclusive, une complète absurdité, ou à la proposition de remplacer le mot « patrimoine » par « matrimoine »… Comme l’a dit un ancien Premier ministre, le ridicule peut tuer un beau combat !

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