Intervention de Martin Lévrier

Réunion du 29 novembre 2017 à 21h15
Loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Photo de Martin LévrierMartin Lévrier :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mesdames, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, le budget de l’éducation nationale figurant dans le projet de loi de finances pour 2018 est un budget de confiance, qui met en œuvre les engagements du Président de la République.

Il s’agit encore et bien naturellement du premier budget de la Nation en valeur. Pour la première fois, la dotation de l’enseignement scolaire dépasse le seuil des 50 milliards d’euros. Il convient d’y ajouter le budget consacré à la jeunesse et à la vie associative pour plus de 500 millions d’euros, ce qui représente un budget total de 50, 6 milliards d’euros. Cette dynamique va se poursuivre, puisque les crédits de la mission « Enseignement scolaire » atteindront 52 milliards d’euros en 2019 et 52, 6 milliards d’euros en 2020.

Évidemment, il ne s’agit pas simplement de dépenser de l’argent pour en dépenser. Encore faut-il avoir des objectifs et mettre des moyens à leur service. La priorité sur l’école primaire, le dédoublement des classes de cours préparatoire dans les zones d’éducation prioritaire, le programme « Devoirs faits », les stages de réussite sont autant d’actions mises en place, dont nous pouvons être fiers.

Je tiens à saluer la volonté du Gouvernement d’honorer ses engagements et de tracer un cap vers une école de la confiance, inspirée par trois mots : République, excellence et bienveillance.

Nous devons garantir la réussite de 100 % des élèves à l’école primaire. En effet, aujourd’hui, plus de 20 % des élèves sortent de l’école primaire sans savoir correctement lire, écrire ou compter, et ces difficultés concernent plus particulièrement les enfants issus de milieux défavorisés.

La situation actuelle s’accompagne d’un sous-investissement chronique dans le premier degré. Le projet de loi de finances pour 2018 renverse significativement cette tendance. Nous devons faire en sorte que chaque élève quitte l’école primaire en maîtrisant la lecture, l’écriture et les chiffres, et qu’à cette période de sa scolarité, il ait acquis la compétence indispensable qu’est le respect. Cette lutte se fera à la racine de la difficulté scolaire, dès les premières années de la scolarité donc.

Nous devions agir tout de suite. Aussi, depuis le mois de septembre, le nombre d’élèves en cours préparatoire en réseau d’éducation prioritaire renforcée, REP+, a été limité à douze. Une fois de plus, l’action a succédé à l’engagement du Président de la République.

Le projet de loi de finances pour 2018 poursuit cette action et, à terme, plus de 11 000 classes de CP et de CE1 seront concernées. Dans une note de septembre 2017, l’institut des politiques publiques relevait que les effets d’une telle mesure « sont élevés, si on les compare à d’autres politiques scolaires menées à grande échelle et rigoureusement évaluées. » Les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Sans l’acquisition de ces fondamentaux, comment construire sa vie professionnelle, comment vivre pleinement sa citoyenneté ?

Par ailleurs, l’école est un incubateur, un révélateur de talents. Elle doit permettre à chaque élève de déceler et cultiver celui qui est le sien. C’est ainsi que l’on atteint sa propre excellence. Pour ce faire, des réponses éducatives adaptées aux réalités du terrain et aux besoins des élèves doivent être apportées.

Des moyens sont dégagés dans le projet de loi de finances pour 2018 pour donner davantage de libertés aux communautés éducatives, pour que les acteurs de terrain disposent de leviers plus nombreux pour innover et répondre le mieux possible aux besoins des élèves, notamment sur les rythmes scolaires.

Cette liberté donnée et cette confiance témoignée envers les professeurs et les personnels se traduiront également par un soutien constant de l’institution dans l’exercice de leurs missions et dans leurs initiatives. Depuis la rentrée 2017, les établissements et les enseignants bénéficient de marges de manœuvre accrues, en échange desquelles ils font l’objet d’une évaluation et auront à se responsabiliser dans le cadre de contrats d’objectifs liant les établissements publics locaux d’enseignement et les autorités académiques.

C’est dans cet esprit que la réforme du collège a été assouplie à la rentrée 2017. Les parents doivent avoir confiance dans les communautés éducatives, dans les formations qu’elles dispensent et, bien sûr, dans les formations dont elles disposent.

Je me permets de mettre l’accent sur la formation qui est, selon moi, la clef de voûte de tout bon système éducatif. La formation des professeurs joue un rôle crucial pour relever le défi auquel la France fait face. Elle doit se caractériser par une entrée plus progressive dans le métier, grâce notamment au développement des formules de prérecrutement. Par ailleurs, la formation initiale et la formation continue ont vocation à se nourrir davantage des apports de la recherche de haut niveau reconnue internationalement et de l’expérience des praticiens. Le projet de loi de finances pour 2018 y contribue.

Enfin, l’école doit être bienveillante et personnaliser le parcours de chaque élève. Le programme « Devoirs faits » en est un exemple. Il permettra aux collégiens de trouver un accompagnement et une aide face aux difficultés rencontrées durant les révisions et des exercices d’approfondissement.

Pour conclure, le présent projet de budget traduit l’engagement du Président de la République et de la majorité en faveur de la jeunesse de notre pays. Surtout, et c’est essentiel, il est destiné à lutter concrètement contre l’échec scolaire. Il engage les transformations indispensables pour faire émerger l’école de la confiance qui construira l’avenir de notre pays. C’est le cœur de notre redressement et de notre rayonnement.

Bien entendu, le groupe La République En Marche soutient totalement votre action, monsieur le ministre.

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