Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 29 novembre 2017 à 21h15
Loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale :

En revanche, les crédits pour le renouvellement des manuels scolaires sont en baisse par rapport à l’année dernière, ce que nous assumons pleinement.

En effet, comme vous le savez, le Gouvernement a décidé de modifier les programmes du collège il y a deux ans, ce qui a induit, comme il est d’usage, une augmentation des crédits pour équiper les établissements en manuels scolaires. Cette hausse est intervenue durant les deux dernières années. Il faut donc comparer le montant des crédits prévus cette année à ceux d’il y a trois ans, comparaison qui ne révèle finalement aucune baisse.

Lorsque des changements de ce type sont programmés, un certain nombre de pressions s’exercent sur le ministère pour maintenir le niveau des crédits destinés à l’achat des livres. Ces pressions existent, je les connais, mais nous ne sommes pas obligés de nous y soumettre. Et, pour ma part, je ne m’y soumettrai pas !

Dans les années à venir, un partenariat solide sera conclu avec les départements, parce que les enjeux liés au collège sont très importants et dépassent évidemment les quelques sujets que je viens d’aborder.

Pour terminer, je voudrais dire deux mots du lycée, enjeu d’une réforme systémique. Sur le plan comptable, le budget 2018 ne se traduit pas par une hausse ou une baisse particulière des crédits.

En revanche, nous engageons une réforme du baccalauréat. Comme vous le savez, cette réforme donnera ses pleins effets en 2021. Il est donc normal que vous ne voyiez rien de spécial sur le plan budgétaire cette année. Néanmoins, comme vous l’avez mentionné, je tiens à vous répondre que, après la réforme du baccalauréat, nous projetons en effet une réforme systémique du lycée, qui doit nous permettre d’avancer qualitativement.

Sur le plan budgétaire, nous donnons la priorité à l’école primaire. En effet, aujourd’hui, c’est une caractéristique française que de ne pas consacrer assez de moyens à ce niveau d’enseignement. Aussi existe-t-il une certaine rationalité à mettre l’accent sur le primaire dans le budget qui vous est soumis.

Cela ne signifie absolument pas qu’aucune évolution qualitative importante ne sera mise en œuvre pour le collège et le lycée, mais on peut, dans ce domaine, formuler un souhait : que les débats ne se cantonnent pas à l’augmentation ou à la réduction du nombre de postes.

En réalité, nous travaillons plutôt sur une perspective de stabilité des effectifs. Mais avec le nombre de postes dont nous disposons, qui est largement suffisant pour assurer la qualité du service public – je rappelle que nous comptons 850 000 professeurs en France pour environ 12 millions d'élèves, des chiffres comparables à ceux de nos voisins –, nous pouvons faire aussi bien, voire mieux qu’eux, en déployant des politiques qualitatives.

C’est la voie dans laquelle nous sommes engagés, mesdames, messieurs les sénateurs, au travers des réformes que vous avez appelées de vos vœux dans vos interventions.

Je pense à la formation des professeurs, au rapprochement entre les familles et l’école, qui est un facteur décisif de réussite du système scolaire. Je pense évidemment à la cohérence entre ce que nous faisons en matière de savoirs fondamentaux et ce que nous faisons en matière d'ouverture vers d’autres disciplines, notamment par l'éducation artistique et culturelle, par le déploiement à venir des activités périscolaires et grâce au plan « mercredi », que nous préparons avec le ministère de la culture et le ministère des sports.

Derrière cette approche globale se trouve une vision qualitative du temps scolaire. Le budget 2018 en est la traduction, puisqu’il est lui-même, évidemment, l'amorce d'évolutions systémiques pour les prochaines années. Pour ces raisons, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous remercie de l'approuver.

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