L’objet de cet amendement est de créer un programme dédié à l’enseignement professionnel sous statut scolaire, afin de donner à cette filière toute l’importance qu’elle mérite.
Sur le fond, il faut redonner symboliquement de la valeur à l’intelligence des interactions de la main, de l’outil et de la matière. Pratiquement, nous pensons qu’il est nécessaire de mieux accompagner les élèves des filières techniques et les bacheliers techniques vers des formations supérieures adaptées à leurs besoins, tout en refusant de considérer que, pour eux, l’apprentissage serait la seule voie possible.
On ne peut notamment continuer d’accepter que ces bacheliers échouent dans de fortes proportions à entrer dans les instituts universitaires de technologie pour, ensuite, s’égarer dans des formations généralistes qui ne leur sont pas toujours destinées et pour lesquelles ils participent au fort taux d’échec en licence.
La résorption de l’encombrement de certaines filières dites « en tension » peut plus justement être trouvée dans le développement de nouvelles formations supérieures pour ces élèves. Cet effort d’adaptation doit nécessairement être entrepris dès le cycle du second degré.
S’agissant de l’enseignement agricole, nous regrettons amèrement les fortes difficultés budgétaires auxquelles il est confronté et qui vont encore empirer avec le projet budgétaire pour l’année 2018.
Le réchauffement climatique, la protection de l’environnement et les nécessaires mutations des systèmes de culture rendent indispensables de lourds investissements dans la recherche et la formation des agriculteurs. Ces efforts doivent être engagés dans le cadre de l’enseignement agricole. Ils seront effectivement d’autant plus efficaces s’ils s’adressent aux plus jeunes.
Par ailleurs, il est grand temps de corriger les distorsions de statut qui isolent les corps de l’éducation agricole. Je pense aux assistants d’éducation de l’enseignement agricole, mais aussi à tous ces postes à responsabilités qui mériteraient d’être accueillis dans des corps plus amples et interministériels.