Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 29 novembre 2017 à 21h15
Loi de finances pour 2018 — État b

Jean-Michel Blanquer, ministre :

Je vais bien évidemment développer de nouveau les arguments que j’ai avancés tout à l’heure à la tribune.

Tout d’abord, je dois dire que le chiffre de 300 millions d’euros qui a été évoqué tout à l’heure me semble sortir de nulle part, si vous me permettez l’expression. Je ne vois pas à quoi il fait référence.

Ce qu’il est très important de souligner, c’est que, en raison d’une coutume justifiée, on prévoit des crédits supplémentaires lorsque les programmes changent, ce qui est survenu il y a deux ans. De fait, 150 millions d’euros en 2016 et 110 millions cette année ont été budgétés à ce titre, soit 260 millions d’euros au total sur deux ans. Encore une fois, nous avons pris comme référence ce qui s’était passé lors des précédents changements de programmes, même si cette fois-ci, la situation était quelque peu inédite puisque les changements ont porté d’un coup sur quatre ans.

Il y a trois ans, 10 millions d’euros étaient donc inscrits au budget, et c’est ce qui reste pour moi la vraie référence. Par conséquent, les 16 millions d’euros que nous dégageons dans ce budget représentent une augmentation assez nette par rapport à la période antérieure.

Il faut le dire, cette question des manuels scolaires draine des intérêts importants : les intérêts des élèves, mais également ceux des éditeurs, par ailleurs tout à fait respectables. Certes, je ne néglige pas ces derniers, mais je ne suis pas obligé de les considérer aveuglément, car l’argent public doit être bien utilisé.

Tout d’abord, les choses ont évolué. Je profite de l’occasion pour dire, à vous-mêmes ainsi qu’aux éditeurs, que je suis très attaché aux manuels en papier, et donc il ne s’agit pas de les faire disparaître, tant s’en faut. Je rappelle souvent que, aujourd’hui, moins de la moitié des élèves de l’école primaire – environ 40 % – disposent d’un manuel en papier, ce qui est un problème, car ce taux devrait être de 100 %.

Les manuels doivent évoluer dans leur conception de manière qu’ils soient moins épais, plus clairs, plus explicites, tout en bénéficiant d’un prolongement numérique, comme le permet la technologie. C’est un sujet de dialogue avec les éditeurs. Sur cette question comme sur d’autres, nous ne devons pas avoir une vision simplement budgétaire et quantitative. Mettre plus d’argent n’améliorerait rien.

Enfin, je l’ai déjà dit, mais je le rappelle avec force, il n’y a de notre part aucune volonté de transférer des charges aux départements. Si telle était notre intention, il faudrait d'ailleurs une modification législative du code de l’éducation, et nous ne poussons aucunement dans ce sens. Ce qui est vrai, c’est que, en l’espèce, nous promouvons une dépense publique raisonnable.

C’est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable sur cet amendement.

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