Sur la partie relative au sport de cette mission, bien des choses ont été dites. Je crois que le projet de loi que vous allez rédiger, madame Flessel, sur le sport pour tous est indispensable. Il ne peut pas être une coquille vide ; il faudra avancer des propositions, parce que le sport de haut niveau et de très haut niveau ne se nourrit que du sport pour tous. Tout à l’heure, Pierre Laurent parlait du sport scolaire ; ce sont là des valeurs qui doivent aller dans cette direction, que nous devons accompagner.
Le fait d’avoir sanctuarisé le budget des JO et de préparer une « loi olympique » est également très important. Je veux maintenant évoquer quelques points, très rapidement.
Tout d’abord, en ce qui concerne le CNDS, nous avons eu un choc lorsque nous avons vu votre première mouture, madame la ministre. Le fait d’avoir ajouté 28 millions d’euros est intéressant, mais nous qui connaissons un peu, voire beaucoup, Bercy, savons que ce qui est promis dans une loi de finances rectificative, et même dans une loi de finances initiale, peut être retiré rapidement et à tout moment.
On ne sait donc pas ce qu’il restera de ces 28 millions d’euros. Je sais que vous serez vigilante, madame la ministre, mais nous le serons aussi, parce que, en dehors du débat politique, ces crédits sont essentiels pour la structuration de nos collectivités locales et des investissements sur tout le territoire, dans les grandes villes comme dans les petites. Soyez sûre que nous serons vigilants.
Ensuite, l’augmentation, de près de 13 % ; du budget de l’Agence française de lutte contre le dopage, qui en a bien besoin, est également un élément très important. J’ai lu dans le rapport de World Rugby que parmi les raisons de ne pas choisir la France comme pays hôte de la Coupe du monde de rugby figurait le fait que les contrôles antidopage y sont, si j’ai bien compris, trop élevés. Cela pose problème… Continuons donc dans cette direction.
Enfin, il est deux sujets que je souhaite évoquer : l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, l’INSEP, et les contrats d’objectifs avec les fédérations.
Je sais que vous menez une réflexion sur l’INSEP. Je pense que, si l’on veut des résultats – vous parlez de nombre de médailles, mais si je ne sais pas s’il faut fixer de tels objectifs, car certains de vos prédécesseurs, des présidents de fédération ou des membres du monde de l’olympisme qui avaient fait de même ont échoué –, il faut une vraie réflexion sur l’INSEP. Cet institut doit-il être, comme aujourd’hui, une structure qui fonctionne plutôt bien et dans laquelle évoluent des athlètes de haut niveau ? Ou doit-il être plutôt le lieu de résidence de l’élite, des sportifs de très haut niveau ?
Si l’on veut beaucoup de médailles, si l’on veut atteindre le niveau des grandes nations, ce n’est pas avec les structures d’aujourd’hui que nous y arriverons. C’est pour cela que je prône une évolution de l’INSEP. C’est une structure absolument formidable, qui a un bel encadrement, notamment dans la prévention et la santé, et qui est de très haut niveau, mais il faudra sûrement aller beaucoup plus loin.
Pour finir, je veux aborder les contrats d’objectifs. Les budgets bougent beaucoup, nous l’évoquions sous le précédent quinquennat, et les fédérations se posent des questions sur les critères que vous incluez dans les contrats d’objectifs.
Je crois avoir entendu que vous alliez les faire évoluer, ce qui me semble évident. Toutefois, attention aussi aux aides que vous prévoyez, parce que, au fond, les grandes fédérations n’ont presque aucun besoin alors que les petites ont plus de besoins. Lorsque l’on retire des cadres techniques régionaux, cela pose de vrais problèmes.
Je veux simplement citer un exemple : il y a le tennis, le football, le rugby, le basketball, mais il y a aussi la Fédération française de pelote basque. Je sais que vous y êtes allée, madame la ministre ; cette fédération a aussi besoin de moyens. Il faut donc que le rabot ne passe pas sur toutes les fédérations.