Madame la secrétaire d’État, un peu plus de dix ans après le début de la crise financière mondiale, qui s’est transformée en une crise économique planétaire, toutes les leçons ont-elles été tirées, en particulier par les banques ? On peut en douter, car il semble que le risque se soit déplacé sur de nouveaux terrains.
Les acteurs traditionnels de la finance, en particulier les grandes banques systémiques, ont subi à l’époque plusieurs tours de vis réglementaires. Sous la pression des autorités de l’époque, elles ont largement renforcé leurs fonds propres et réduit les risques à leur bilan. Entre 2007 et 2015, elles ont doublé leur capitalisation rapportée à leurs actifs financiers. En parallèle, ces banques ont dû revoir leurs modèles pour se concentrer sur des activités compatibles avec la nouvelle donne réglementaire.
Les grandes banques américaines ont mené, les premières, de lourdes restructurations qui leur ont permis de renforcer leur domination mondiale. Elles sont désormais plus grandes qu’en 2007, certes toujours un peu moins rentables, mais nettement plus que les banques européennes. Ces dernières avancent encore en ordre dispersé.
La vague de publications des résultats trimestriels a confirmé que l’écart se creusait entre celles qui doivent encore achever leur restructuration, qui n’en finissent pas de payer la facture des litiges passés, et celles qui ont taillé dans le vif. L’Europe compte encore beaucoup de banques convalescentes, au bilan fragilisé par des créances douteuses. C’est notamment le cas en Italie.
Dès lors, madame la secrétaire d’État, pouvez-vous assurer que les produits toxiques ont été éradiqués ? Plus généralement, comment comptez-vous garantir, dans le cadre du mécanisme européen de supervision unique désormais en place, que la France puisse assurer une prégnance forte sur la gestion de ces acteurs bancaires ?