Merci pour votre langage direct. Lors des auditions que j'ai menées en tant que rapporteur pour avis des crédits de la presse, dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2018, nous n'avons entendu aucun représentant de Presstalis car vous n'étiez pas encore nommée. Même si nous avons souligné les difficultés de Presstalis dans notre dernier rapport, ce sujet est revenu régulièrement, lors des travaux de notre commission, la situation de cette société n'étant pas satisfaisante depuis 1990 puisqu'en situation difficile et de plus en plus compliquée. Nous pouvons ajouter que les ventes au numéro sont largement en déclin du fait du passage au numérique.
Vous faites le constat que rien n'a vraiment bien fonctionné et que les mesures prises n'ont pas été à la hauteur de la situation. Vous précisez que, pour différentes raisons, il n'est pas possible d'être juge et partie. Ceci est également difficile lorsque les conditions sociales sont meilleures qu'ailleurs. Enfin, vous avez évoqué la présence d'un concurrent, les MLP, qui a réussi à redresser ses chiffres, qui ont également été présentés au cours de nos auditions.
Vous avez précisé l'apport de la part des pouvoirs publics, soit 223 millions d'euros entre 2008 et 2017, 18 millions d'euros supplémentaires étant prévus dans le budget 2018.
L'évolution de la situation de Presstalis au cours de ces dernières années ne nous a pas donné satisfaction. Vous avez pris, dès votre nomination, des mesures courageuses. Aujourd'hui, il apparait que la somme de 30 millions d'euros qui sera payée par les éditeurs pourrait les mettre en difficulté. J'ai d'ailleurs été frappé de l'inquiétude de ces derniers face à cette situation.
Je souhaiterais obtenir avec exactitude la situation financière de Presstalis à la fin de l'année 2017 et connaître la raison pour laquelle nous n'avons pas été alertés auparavant. Nous découvrons cette situation chiffrée bien trop tardivement.
Par ailleurs, suite aux négociations avec le tribunal de commerce que vous avez lancées, quelles réactions enregistrez-vous aujourd'hui face à vos propositions ?
Vous nous avez parlé de votre concurrent principal, ou de votre « complément », les MLP. Aujourd'hui, souhaiteriez-vous obtenir des accords avec elles pour tenter de trouver une solution générale ? Vous avez également parlé de transporteurs. Vous êtes-vous rapprochés de la Poste, qui dispose de structures de distribution ? Enfin, vous vous êtes engagée sur 18 mois, mais comment pouvez-vous nous garantir que vos projets de réforme seront efficaces, et ne vont pas, comme les fois précédentes, se traduire par des chiffres supérieurs à ceux présentés aujourd'hui ?
Enfin, comment voyez-vous l'évolution de la loi « Bichet » de 1947 qui pourrait permettre une meilleure organisation au niveau de la distribution ?