Votre rapport évince tout jargon et ne stigmatise ni l'école ni les professeurs, au gré de son analyse qui est pourtant sans concession. Le baccalauréat est un moment républicain, mais peut scléroser l'innovation pédagogique tandis que se distendent ses liens avec l'enseignement supérieur. Toutes les pratiques pédagogiques sont ainsi arc-boutées sur la préparation du baccalauréat aux dépens de toutes les innovations possibles. Cet examen certifie la fin d'un cycle mais n'est nullement une fin en soi. L'équilibre entre le contrôle continu et le contrôle final me paraît de nature à simplifier le baccalauréat. Évitons toutefois l'écueil que rencontrent les lycées professionnels qui organisent, à leur échelle, un véritable baccalauréat-bis, dans le cadre du contrôle continu ! On lance les réformes sans former les enseignants ! Comment comptez-vous éviter un débat entre disciplines ? Je me souviens, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, des vicissitudes de l'histoire-géographie en terminale, rendue optionnelle puis redevenue obligatoire. Tout n'est pas à mettre dans l'unité générale ! Il faut également autoriser des parcours modulaires et reconnaître le choix d'appétence des élèves. Je crains cependant que votre préconisation d'une liste nationale de majeures n'entraîne le rétablissement des filières et la primauté de la filière S ! Enfin, les plus belles réformes s'enlisent dans la réalité des établissements qui sont très hétérogènes ! On ne peut construire des parcours modulaires sans réfléchir à la mise en réseau des établissements. Votre réforme implique alors celle de la gouvernance des lycées. Grâce à votre rapport, le ministre dispose d'une méthode pour réformer efficacement le lycée, en se focalisant sur le parcours des lycéens et non sur la place des disciplines ou le confort des enseignants.