Nous partageons cette audition avec nos collègues de la commission de la culture et je vous présente les excuses de sa présidente, Mme Morin-Desailly, qui a eu un empêchement de dernière minute.
Depuis le Forum économique et social de Davos, nous savons que la France est de retour. J'y vois un signe d'optimisme : quelle meilleure illustration que de gagner l'attribution de l'exposition universelle 2025, après celle des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et de la Coupe du monde de rugby 2023 !
Nous recevons Jean-Christophe Fromantin, président du comité de candidature de la France à cette exposition universelle, représentant le secteur privé. Quelles sont les conséquences du retrait annoncé unilatéralement par le Premier ministre, le 20 janvier dernier ? L'attribution de l'exposition aura lieu en novembre prochain. La France est candidate depuis sept ans et le projet a été finalisé en novembre 2014. Vous nous direz donc, monsieur Fromentin, si vous pensez que le Gouvernement a été pris soudainement de la « peur de gagner » ?
Le thème retenu était : « la connaissance à partager, la planète à protéger ». De nombreux projets d'investissement avaient vu le jour, notamment en Île-de-France. La France avait l'occasion de passer des paroles aux actes et de soutenir l'ambition présidentielle du « Make Our Planet Great Again ».
Ce n'est pas la première fois que la France renonce à une exposition universelle, mais ce n'était pas arrivé avec un dossier aussi avancé et doté, d'après vous, monsieur Fromantin, de toutes les chances de gagner. Je peux donc comprendre l'amertume que cet immense gâchis suscite.
L'argument essentiel de ce retrait tient aux risques qui pèseraient sur nos finances publiques. Le second argument est celui d'un équilibre économique non avéré. Vous nous direz ce que vous en pensez. Je m'étonne de voir les services du Premier ministre craindre une fréquentation trop faible, alors que la France est le premier pays visité au monde. L'exposition spécialisée sur l'énergie a réuni l'année dernière 4 millions de visiteurs au Kazakhstan, pays encore très enclavé.
Certains de vos détracteurs pointent un manque de concertation et de communication dans le montage du dossier. Nous vous entendrons sur ce sujet.
Enfin, l'un des enjeux de l'Exposition universelle était l'accélération du campus de Saclay, premier pôle scientifique de notre pays. Les chercheurs du monde entier vont y affluer, mais où iront-ils si nous craignons de ne pas être capables d'y amener le métro ? Vous comprendrez que mes inquiétudes portent aussi sur l'avenir de la ligne 18.
Je m'arrête là et vous laisse la parole.