Je présenterai le point de vue des entrepreneurs. iExec est une start-up fondée en octobre 2016 par moi-même, ancien chercheur à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), et mon associé Haiwu He, ancien professeur à l'Académie des sciences de Pékin. Nous exploitons des technologies mises au point durant nos années de recherche, notamment un logiciel conçu par Oleg Lodygensky, chercheur à l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules.
Nous avons créé la première plateforme décentralisée de cloud computing utilisant la technologie blockchain. C'est une place de marché, une sorte d'Airbnb du serveur, mais sans plateforme centrale. Tous les acteurs de cette place de marché peuvent interagir directement. Nous utilisons des technologies à la pointe dans le domaine de l'informatique répartie ; notre modèle économique est basé sur les crypto-monnaies.
Notre ICO s'est traduite par l'émission d'un jeton, le RLC. C'est une crypto-monnaie, le seul moyen qu'ont les acteurs de cette place de marché d'interagir. Il est associé à une technologie d'informatique distribuée et un modèle économique : nous avons ainsi procédé à une émission finie de jetons - 87 millions -, ce qui conditionne le fonctionnement de l'entreprise.
Le RLC est d'abord la pièce maîtresse de notre dispositif. Sans lui, le nouveau type d'infrastructure que nous avons créé ne pourrait fonctionner. C'est également un moyen de financement. Nous avons ainsi proposé à une communauté de souscrire à ce jeton en échange d'une monnaie dont le cours est déjà établi - en l'occurrence, le bitcoin. La préparation a duré six mois ; puis, en avril 2017, nous avons levé, en moins de trois heures, 10 000 bitcoins, pour un montant de 11 millions d'euros, soit la cinquième levée mondiale de crypto-monnaie.
Une fois l'ICO terminée, les investisseurs ont reçu leurs jetons, échangeables sur un marché secondaire. Notre capitalisation est désormais de 100 millions de dollars et nous sommes cotés sur une dizaine de places d'échanges dont quatre majeures - aux États-Unis, en Corée du Sud, à Hong-Kong et à Londres.
Nous avons un modèle de développement très différent de celui de la start-up classique, puisque le capital nous appartient et que notre modèle économique est centré sur la valorisation du token.