Monsieur le Directeur général, notre commission des affaires économiques vous accueille aujourd'hui, après que la commission des finances du Sénat a émis, le 31 janvier dernier, un avis favorable à votre candidature au renouvellement dans vos fonctions de directeur général de Bpifrance. C'est donc lors d'une de ses toutes prochaines réunions que le Conseil des ministres devrait formellement délibérer sur votre sort. Vous le savez, le financement des entreprises - dès leur création puis tout au long de leur activité - est une préoccupation majeure de notre commission. Et c'est pourquoi nous souhaitions avoir avec vous en quelque sorte un « point d'étape », même si l'action de Bpifrance fait l'objet d'un examen attentif de notre part dans le cadre de l'examen de la loi de finances, à l'occasion du rapport pour avis de nos collègues Élisabeth Lamure, Martial Bourquin et Anne-Catherine Loisier sur la mission « Économie ». Je ne reviendrai pas sur cette institution relativement jeune - puisqu'elle a été portée sur les fonts baptismaux en 2012 - mais qui a désormais trouvé sa place dans l'environnement institutionnel du financement public des entreprises. Je pense qu'au cours de votre intervention, vous aurez à coeur de nous dresser un panorama de vos activités - qui tendent à se diversifier - et d'insister concrètement sur la stratégie que vous entendez mener au cours de votre nouveau mandat.
C'est d'ailleurs sur ce premier point que je souhaite vous interroger. La crise économique que nous avons traversée a nécessité un effort considérable de refinancement des entreprises et de rationalisation des acteurs publics en la matière. De ce point de vue, Bpifrance est une réussite. Mais, aujourd'hui, selon les indicateurs couramment pris en considération, l'horizon économique semble plus dégagé et plus favorable aux entreprises. Ma question est donc : Bpifrance, qui offre une grande palette d'instruments financiers au service des entreprises, doit-elle - et même peut-elle - poursuivre demain la même stratégie qu'aujourd'hui ? Cela pose notamment la question de l'activité de garantie ; c'est un sujet sur lequel s'est penchée notre collègue Élisabeth Lamure lors de la dernière loi de finances, et sur laquelle elle vous interrogera certainement à l'issue de votre intervention. Deuxième interrogation : Bpifrance a développé une offre intégrée à destination des entreprises ; outre la garantie et le financement, elle a mis également en place un programme d'appui aux entreprises, de développement des start-up, qui semble se révéler efficace. Mais sur ce « marché » de l'accompagnement, Bpifrance n'est pas seule : d'autres acteurs publics « historiques » existent - les réseaux consulaires notamment, et spécialement les chambres de commerce et d'industrie - à côté d'acteurs « privés » - les associations comme l'Adie ou encore Initiative France. L'offre apparaît parfois redondante, à défaut d'être complémentaire. Comment donner plus de cohérence à l'ensemble de ces dispositifs d'accompagnement pour assurer un continuum plus efficace pour les entreprises ?
Monsieur le directeur général, je vais maintenant vous céder la parole. Après votre intervention, je laisserai mes collègues vous adresser directement leurs questions, en commençant par Alain Chatillon et Martial Bourquin, respectivement président et rapporteur de la mission d'information du Sénat sur Alstom et la stratégie industrielle du pays.