Intervention de Robert del Picchia

Réunion du 7 février 2018 à 14h30
Orientation et réussite des étudiants — Article 1er

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia :

Je suis d’accord avec Richard Yung. Je me félicite moi aussi de l’amendement adopté par les députés, aux termes duquel les étudiants français de l’étranger sont réputés résider dans l’académie dans laquelle ils ont exprimé leur souhait d’étudier. Cela facilitera les demandes des bacheliers de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger.

Cela étant, il est important d’alerter le Gouvernement sur le décrochage des bacheliers français de l’étranger diplômés d’un baccalauréat technologique ou professionnel.

La loi prévoit depuis 2013 des quotas pour garantir aux élèves ayant obtenu un bac professionnel ou technologique une place dans les filières IUT ou BTS. Ce quota est réservé à ceux qui ont obtenu les meilleures notes ou une mention au baccalauréat, les autres places étant préemptées par les étudiants issus du bac général. Les moins bons élèves des bacs technologiques ou professionnels sont ainsi redirigés vers les études générales, où ils ne sont pas encadrés et où ils échouent massivement – je ne fais que reprendre des extraits du travail remarquable de notre rapporteur. On aboutit au paradoxe suivant : ceux qui ont le moins de chances de réussir dans les filières générales s’y retrouvent inscrits par défaut. C’est un problème national, comme vous l’avez souligné, madame la ministre, mais il prend un accent particulier pour les élèves du réseau de l’AEFE. Je me dois de souligner la vulnérabilité particulière des élèves français de l’étranger, qui sont souvent installés seuls en France, sans l’appui de leur entourage familial.

En outre, s’agissant des élèves qui ont obtenu une bourse sur critère social, une mauvaise orientation est fatale à leur avenir : après deux échecs, ils perdent leurs droits. La question écrite que j’avais posée au Gouvernement pour connaître le nombre d’élèves boursiers issus de l’AEFE ayant décroché n’a pour l’instant pas reçu de réponse.

J’appelle votre attention, madame la ministre, sur l’orientation de ces jeunes Français de l’étranger qui, n’ayant pas obtenu de mention, se voient refuser l’accès aux filières qui favoriseraient au mieux leur insertion professionnelle. C’est exactement l’inverse de l’objectif de ce projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants.

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