Je soutiens cet amendement, qui clarifie encore le débat précédent.
Cette fois-ci, votre réponse m’inquiète, madame la ministre. Il n’est pas vrai que le nouveau système, qui est d’ailleurs déjà en place, encourage le bachelier à suivre le parcours correspondant le plus à ses motivations. Je peux citer un cas concret, que je ne détaillerai pas, car il s’agit d’un exemple personnel.
Un jeune est intéressé par une filière enregistrant 1 000, voire 2 000 demandes pour seulement 30 places. En soi, cette filière n’est pas sélective ; il est simplement question d’un choix de parcours. Et que dit-on à ce jeune, qui doit formuler ses dix vœux ? « Ne demande pas cette filière ; tu ne l’auras jamais ! Choisis plutôt celle-là – sans lien avec la motivation du jeune –, et même dix fois ; c’est sûr que tu auras une place ! »
En somme, on met la charrue devant les bœufs ! Dans cette licence, avec seulement 30 places pour 2 000 demandes, il faudrait ouvrir des capacités d’accueil, et ce d’autant que, sans donner plus de détail sur cette filière, elle offre des débouchés. Et que fait-on ? On continue à conseiller à l’étudiant de choisir la filière où il est sûr d’avoir une place, parce que personne ne veut y aller, et à démultiplier des offres de formation absolument pas demandées.
L’objet de ce projet de loi n’est pas une meilleure orientation des étudiants, pour de meilleurs débouchés. Pour rendre ce droit effectif, il faudrait complètement rénover les offres de formation et les adapter aux besoins d’une société en mutation comme aux envies des jeunes, qui ont changé depuis trente ans. Les offres, elles, sont relativement pérennes à travers le temps…