Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 13 février 2018 à 9h30
Questions orales — Réalisation du quatrième plan autisme

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

C’est plus un accompagnement qu’une réponse, madame la secrétaire d’État ; j’attendrai donc avec attention les résultats.

En guise de parenthèse, puisqu’un autre membre du Gouvernement est maintenant présent à vos côtés, je vous avouerai avoir constaté que, sur certains sujets, vous allez beaucoup plus vite. La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune a pris moins de mois que l’organisation de la concertation sur un sujet comme celui-là !

Mais vous avez évoqué des pistes que j’avais prises en compte. J’adopte une position, non pas de polémique, mais de vigilance. Si j’ai bien compris, les travaux qui ont été réalisés attestent que seuls 15 % des enfants souffrant d’autisme sont pris en charge aujourd’hui ; 85 % d’entre eux ne le sont donc pas : la situation a bien un caractère d’urgence.

Selon les derniers chiffres qui ont été portés à ma connaissance, lors de la dernière rentrée scolaire, plus de 250 familles ont tout de même vu leurs enfants intégrer l’école sans auxiliaires de vie scolaire. Pouvez-vous imaginer, madame la secrétaire d’État, la vie de parents placés dans une telle situation ?

Il y a donc une mesure d’urgence à prendre, dont je ne sais si elle demande une concertation. J’entends le besoin de dialogue, mais, quand on a son enfant à l’école sans auxiliaire de vie scolaire, il n’y a pas besoin de se concerter ! Je le dis avec un peu de passion, mais il faut être concret.

Je veux revenir en dernier lieu sur la question de l’allocation aux adultes handicapés. Certes, je m’exprime dans le cadre d’une question orale posée au Gouvernement, ce qui ne m’offre pas l’occasion d’en débattre formellement avec mes collègues sénatrices et sénateurs ; néanmoins, nous posons tous des questions, et nous nous parlons ainsi les uns aux autres en même temps qu’au Gouvernement. Pour ma part, j’estime qu’un revenu de 2 200 euros n’est pas indécent ; ce n’est pas une somme faramineuse. En outre, tous ceux qui connaissent des personnes dont un parent proche est handicapé pourront vous dire le coût que cela représente dans le budget de la famille.

C’est pourquoi, madame la secrétaire d’État, je pense qu’il faut aller plus loin. Sur certains sujets, on ne peut pas sérieusement s’aligner ainsi sur des niveaux de revenus. Certains de ceux qui produisent des expertises ne connaissent manifestement pas la réalité des familles où vit un handicapé. C’est un coût énorme dans notre société, d’autant qu’elle se « marchandise » de plus en plus ; cela est vrai qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte handicapé.

Quoi qu’il en soit, madame la secrétaire d’État, merci pour votre attention et pour la suite de vos travaux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion