Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le 1er juillet 2017, lors de l’inauguration de la ligne Paris-Rennes, le Président de la République affirmait : « Le combat que je souhaite engager pour les années à venir, ce sont les transports du quotidien ».
Le 15 décembre, Mme la ministre chargée des transports complétait ces propos en rappelant qu’« il y a les zones rurales qui sont souvent dépourvues d’offres et pour lesquelles l’enjeu reste dans de trop nombreux cas de sortir de l’enclavement ».
Fort de ces deux priorités énoncées en matière de transports, le désenclavement et les transports du quotidien, je souhaite défendre devant vous la nécessité d’une desserte pleine et entière de Digne-les-Bains, préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, par la RN85.
Engagé depuis bientôt quatre ans, ce projet d’aménagement majeur s’inscrit pleinement dans la feuille de route que le chef de l’État et le Gouvernement se sont donnée. Il s’agit d’améliorer des conditions de circulation quotidienne tout en favorisant l’attractivité économique et touristique du territoire. Je souhaite rappeler que le chef-lieu du département n’est pas desservi par les transports ferroviaires et que le seul moyen de communication est la route.
À ce titre, la desserte prévue de la ville de Digne-les-Bains constitue bien un enjeu déterminant pour le département, car, comme l’indique très justement Mme la ministre, « quand vous êtes dans une ville moyenne mal desservie, je ne vois pas quelle entreprise va venir, il y a même des entreprises qui ont du mal à s’y maintenir ».
La réalisation de cette desserte permettra en particulier d’améliorer les conditions d’accès aux infrastructures régionales et nationales, telles que le TGV et l’aéroport de Marseille-Provence.
Au titre du contrat de plan État-région pour 2015–2020, et plus spécifiquement pour la RN85 entre Malijai et Digne-les-Bains, le principe de cette desserte a été validé pour un montant de 30 millions d’euros.
Or, dans la même période, le budget prévisionnel de la totalité du projet est passé de 30 millions à 47, 3 millions d’euros, sans évolution du plan de financement. Lors de sa présentation en comité de pilotage, le 1er décembre 2017, le plan initial a été fortement réduit, seules les sections Malijai–Aiglun étant financées, laissant les sections Aiglun–Digne-les-Bains sans financement.
Mme la ministre chargée des transports, lors de la clôture des Assises de la mobilité, avait justement parlé de « la réalité d’une partie de nos territoires qui se sentent déclassés, à qui on n’a pas apporté de réponses et qui voient partir entreprises et emplois ».
Ma question est simple : le Gouvernement a-t-il l’intention de soutenir la poursuite des travaux engagés dans la totalité des sections initialement prévues, en prévoyant les financements supplémentaires nécessaires et en accélérant les procédures administratives ?