Je partage vos préoccupations, que nous avons également à propos du chèque énergie. Il faudra veiller finement à son rôle de compensation financière. Notre conseil d'administration et notre conseil scientifique y sont résolus. On peut même imaginer la création d'un observatoire dédié. Déjà, l'ADEME héberge l'Observatoire national de la précarité énergétique, qui consolide les chiffres sur les rénovations effectuées ; ses relations sont d'ailleurs compliquées avec Bercy, qui refuse de nous donner certaines informations. Je ne suis pas inspecteur des finances, donc vous pourrez compter sur moi pour insister. Déjà, rapporteur sur la création de la BPI pour la partie développement durable, je m'étais heurté à la question du financement de la transition énergétique. Il fallait trouver 4 milliards d'euros pour compenser le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) : nous nous sommes tous battus pour qu'au moins un tiers de cette manne aille au financement de la transition écologique.
Les contrats de transition écologique, mis en place par Sébastien Lecornu, et que je serai ravi d'accompagner, concernent vingt territoires qui sont en mutation. Lorsqu'on ferme une centrale à charbon, quel avenir pour le territoire concerné ? A Fessenheim, comment recréer un écosystème ? Tels sont les enjeux.
Nous travaillons sur la stratégie territoriale. Je ne porte pas de jugement sur l'animation nationale de l'État ; nous avons un rôle d'« ambianceurs », avec des partenariats effectifs et, je crois, appréciés, avec les collectivités territoriales, et une volonté d'aller de l'avant. Après mon tour de France, je procéderai à une évaluation, mais les outils sont là et l'animation territoriale, aussi.
Je partage votre optimisme sur la REP pour les navires de plaisance ; la filière se retrouve fin mai à La Rochelle. Il serait dommage de priver les plaisanciers de leur capacité d'action pour la protection de l'environnement marin. Nous avons des champions comme le groupe Bénéteau : le devenir d'un navire de plaisance devient de plus en plus un argument de vente.
Au-delà, nous avons une vingtaine de REP en France, qui ne sont pas simples à gérer, et qu'il va falloir « ambiancer » de manière différente si nous voulons tenir nos objectifs.