Intervention de François Bonhomme

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 7 mars 2018 à 9h40
Attractivité et compétitivité juridiques du marché de l'art français — Table ronde avec des représentants des professionnels

Photo de François BonhommeFrançois Bonhomme :

Sur une longue période, le déclin du marché de l'art français a été très fort. Vous évoquez une part de marché mondial de 6 % ; moi j'avais entendu le pourcentage de 3 %... En 50 ans, on serait donc passé de 60 % à 3 %. Je suis effaré de constater que la France, avec tous les atouts dont elle dispose, en particulier l'excellence de son patrimoine, se trouve aujourd'hui à la traîne. Toutes les places, tous les acheteurs sont partis depuis bien longtemps ; la qualité a décliné ; les invendus ont augmenté. Toute l'activité s'est déplacée vers Londres, New York et Hong-Kong. Marc Fumaroli avait bien vu, il y a quelques années, le mouvement de fond qui était en cours et qui se poursuit encore aujourd'hui.

Le symbole le plus flagrant de ce déclin, c'est quand même la destinée de la maison Drouot, qui n'a pas été épargnée par les scandales, mais je suis frappé parfois que cela serve aussi de cache-misère. On invoque les scandales, alors que le problème est beaucoup plus profond. J'ai l'impression que les institutions, à commencer par le ministère de la culture, n'ont pas pris la mesure de la situation. Je n'ai pas de martingale, pas de solution miracle, mais je me désole quand je vois le classement des artistes français contemporains. On les cherche dans les profondeurs du classement... La France se rassure toujours avec Pierre Soulages, 97 ans. Ce n'est pas faire injure à son talent que de le souligner, mais cela montre qu'il nous manque quelque chose d'essentiel pour de nouveau bien figurer sur le marché mondial de l'art.

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