Intervention de Dominique de Legge

Commission d'enquête état des forces de sécurité intérieure — Réunion du 14 mars 2018 à 14h52
Audition du général richard lizurey directeur général de la gendarmerie nationale dggn et du colonel laurent bernard adjoint à la sous-direction administrative et financière

Photo de Dominique de LeggeDominique de Legge :

Je m'associe au témoignage de ma collègue pour avoir vécu des expériences similaires dans mon département d'Ille et Vilaine. Les militaires qui se suicident présentent-ils sinon un profil type, du moins des caractéristiques communes ? Quelle est la réalité des relations entre la gendarmerie et les magistrats, la réponse pénale ne semblant pas toujours en phase avec l'énergie déployée par vos personnels ? Quel est enfin l'impact de l'Opération sentinelle dans la sur-mobilisation de vos équipes ? Cette opération contribue-t-elle à cette lassitude constatée dans vos rangs ?

Général Richard Lizurey. - Ce manque d'humanité, que j'évoquais dans ma présentation liminaire, résultait d'une approche déshumanisée du service public. Même si le gendarme a su conserver son humanité, je souhaite qu'il puisse désormais l'exprimer davantage. C'est sur cette résurgence de la relation avec l'autre que s'appuie cette fonction contact qui est essentielle.

La caserne est parfois vécue comme une contrainte, mais elle permet une solidarité et une cohésion dans les moments difficiles. La force de l'institution résulte du collectif qui définit également notre ADN. Lorsque des familles sont en difficulté, il y a toujours un collègue proche qui offre ses services. Outre la place au sein d'un collectif qu'elle offre à l'individu, la caserne est d'une extrême importance pour l'État, puisqu'elle garantit la disponibilité des gendarmes en cas d'urgence, quelle que soit leur situation administrative. Que ce soit lors de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001 ou lors de l'attentat d'Orly l'année passée, j'ai pu moi-même le constater cette disponibilité exceptionnelle. Vivre en caserne permet aux gendarmes en permission d'offrir leurs services et de servir, en définitive, la collectivité.

La baisse du nombre de réservistes déployés sur le terrain est dommageable à l'empreinte au sol globale de la gendarmerie.

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