Ma question s’adresse à M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire.
Monsieur le ministre d’État, en 2002, à Johannesburg, la maison brûlait. En 2015, vous déclariez : « La maison brûle et nous avons tendance à continuer à alimenter le feu. » Il y a quelques jours, le CNRS et le Muséum d’histoire naturelle ont publié un rapport extrêmement alarmant sur la disparition des oiseaux et des insectes en France. La semaine dernière, la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, ou IPBES, en a remis une couche, si j’ose dire : selon les conclusions de sa sixième session, tenue à Medellín, en Colombie, nous sommes en train d’assister à un effondrement de la biodiversité sans précédent depuis la disparition des dinosaures.
J’étais il y a peu de temps à Azraq, en Jordanie, où se trouve un marais classé comme « site Ramsar » ; or ce marais n’occupe plus que 10 % de sa surface originelle. Encore hier matin, j’étais avec Ronan Dantec dans les marais d’Irak ; nous avons assisté à des scènes très tristes dans ces marais multimillénaires de Mésopotamie, qui furent aux sources de la civilisation sumérienne.
Que faire ? Nous attendons des signes, monsieur le ministre d’État. En effet, vous avez déclaré la semaine dernière à nos collègues députés que vous n’y arriverez pas tout seul – cela, j’en conviens volontiers –, mais aussi que tout le monde s’en fiche : or, selon moi, ce n’est désormais plus exact, même si tel fut le cas dans le passé. Aujourd’hui, au sein de la société, faisons en sorte – tous doivent y contribuer – que les attitudes changent sur ces sujets.
Ne plus entendre les oiseaux chanter dans les chemins creux de nos campagnes, c’est insupportable pour nos citoyens. Laisser à nos enfants et à nos petits-enfants une campagne sans oiseaux, sans insectes, sans vie de la nature, ce n’est pas possible, parce que, au-delà, ce sont nos propres vies qui sont en jeu et celles de nos descendants. Il faut réagir d’urgence !