Monsieur le sénateur Lafon, en début d’après-midi, j’accueillais la famille d’Arnaud Beltrame : son épouse, ses parents, ses frères. Vous vous en doutez bien, c’était un moment d’intense émotion, mais en même temps de grande dignité. Sa mère me disait : « Je ne suis pas dans la haine. Je suis au contraire dans la fierté de ce qu’a accompli mon fils : donner sa vie pour sauver une autre vie. »
Depuis que je suis ministre de l’intérieur, nous savons que la menace est toujours présente. Elle ne provient plus du front irako-syrien. C’est aujourd’hui une menace endogène : un certain nombre d’esprits se radicalisent sur internet, voire se radicalisent tout seuls, et peuvent passer à l’acte.
Cela demande de renforcer les moyens de nos services en femmes, en hommes, en outils techniques, de manière à être toujours plus présent. Toutefois, on ne peut jamais dire que l’on va éradiquer le mal.
Le combat est d’abord un grand combat idéologique, qui oppose au reste de la société l’islam radical, cet islamisme moyenâgeux, qui frappe dans tous les pays : dans les pays occidentaux, bien sûr, mais aussi dans les pays musulmans. Il faut que, les uns et les autres, nous unissions nos forces pour le combattre et le vaincre intellectuellement.