Intervention de Jean-Pierre Vial

Réunion du 3 avril 2018 à 14h30
Politique de fret ferroviaire — Débat interactif

Photo de Jean-Pierre VialJean-Pierre Vial :

Madame la secrétaire d’État, laissons au passé le quasi-scandale du fret ferroviaire français, qui fait apparemment consensus.

La ministre Élisabeth Borne déplorait ici même, le 18 janvier dernier, cet abandon de la politique du fret ferroviaire, en déclarant : « Notre système est à bout de souffle et le trafic marchandises en crise, avec une chute de 40 % depuis le début des années 2000. »

S’agissant du futur, permettez-moi de parler du Lyon-Turin, qui figurait au cœur de la stratégie européenne décidée à Essen en 1993 sur le corridor sud-européen, et de son lien avec la route de la soie, chère au président Emmanuel Macron. Si les accords franco-italiens ont sanctuarisé les engagements du tunnel de base, vous me permettrez de vous interroger sur deux points essentiels.

Le premier concerne les accès, un sujet sensible sur lequel nous ferions bien de nous inspirer de la démarche de nos voisins italiens. Ils ont en effet rencontré les mêmes difficultés que les nôtres au sujet du coût de ces infrastructures, qui s’élève à presque 10 milliards d’euros, avant de décider de ne conserver dans le calendrier du tunnel de base que les ouvrages nécessaires à son exploitation, soit environ 2 milliards d’euros, et de reporter au-delà de 2050 les autres ouvrages, pour un peu plus de 7 milliards d’euros.

C’est cette même réflexion que nous vous proposons d’engager : elle devrait permettre d’aboutir à des choix comparables, qui éviteraient ces débats confus, inutiles et stériles.

Ma seconde question concerne la plateforme de l’est lyonnais.

L’urgence est aujourd’hui d’augmenter les volumes du fret. La plateforme de l’autoroute ferroviaire alpine d’Aiton, aujourd’hui à saturation, a été conçue à titre expérimental et nécessite l’implantation d’une plateforme de grande capacité à l’est de Lyon. Une décision a été prise à ce sujet en 2009, voilà bientôt 10 ans, et les opérateurs attendent toujours la décision du Gouvernement.

Cette plateforme est la première urgence pour la crédibilité du Lyon-Turin, comme le précisait d’ailleurs Philippe Duron dans son rapport de 2013.

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