Il existe des mosquées salafistes et certains prédicateurs que nous ne contrôlons pas disent des choses choquantes et illégales, cela ne date pas d'hier.
Pour autant, à l'époque de la puissance d'Al-Qaïda, on affirmait que tout venait de certaines mosquées salafistes de Londres dans lesquelles nous voulions entrer, alors que le plus important n'est pas toujours l'influence d'un mauvais prédicateur, mais de gars qui sont simplement au fond de la salle et qui parlent la même langue que leur public.
Certains prédicateurs ne parlent pas le même arabe que les gens d'ici. L'arabe d'Arabie Saoudite, par exemple, est très différent de l'arabe algérien ou marocain, mais la plupart des prédicateurs viennent du Maghreb. Leur langue peut différer de celles des jeunes de troisième génération, qui utilisent beaucoup de mots d'argot.
On retrouve une figure dans beaucoup de parcours : le jeune qui va à la mosquée, qui est un peu délinquant, dont la conduite n'a pas été digne d'un bon croyant et qui se fait accrocher à la sortie de la mosquée par des gens qui trouvent que l'imam est trop mou. Dans le discours de Daech, la stigmatisation des « hypocrites », des « mauvais musulmans » - c'est-à-dire de ceux qui nous semblent modérés et compatibles avec la République - occupe une place importante. On recherche constamment les points théologiques qui les mettent en faute.
Cela dit, je suis peut-être naïf, mais s'il y a des mosquées dans lesquelles on dit des choses interdites, on peut les fermer, qu'elles produisent ou non des terroristes !