Ou ont été exfiltrés. Ou ont réussi à se redéployer. Entre 150 et 500 sont encore sur zone, d'après les estimations - qui ne sauraient être définitives.
On accorde en France une attention un peu excessive aux revenants, au détriment de ceux que j'appellerais les résidents. La France compte plusieurs milliers de radicalisés prêts à passer à l'acte car leurs convictions sont parfois plus solides que ceux qui sont effectivement partis sur zone et ont vécu le conflit dans leur chair. N'ayant pas fait l'expérience de la guerre, ces résidents restent activables à tout moment, si j'ose dire. Sans compter que les attentats qui ont suivi ceux de Charlie Hebdo étaient préparés à domicile.
Le salafisme désigne plusieurs tendances, dont certaines se combattent. Les quiétistes prônent un retour à un islam des origines, un islam purifié - le salaf est le pieux prédécesseur, le musulman mythifié qui sert de référence. Opposés à la violence, ils s'opposent aux djihadistes. Mais le salafisme, qu'il débouche ou non sur l'action violente, reste une rupture d'avec notre modèle de société, avec la communauté nationale, avec nos valeurs républicaines. Le passage à l'acte violent des personnes d'abord séduites par le salafisme est beaucoup plus probable que celui des personnes qui n'y ont pas succombé.