surveillée, certes. La prison reste le principal danger. Je ne suis ainsi pas convaincue qu'il faille les y rassembler, mais la perspective de placer les revenus du djihad parmi les détenus de droit commun ne m'enthousiasme pas non plus. Les acteurs du système carcéral disent observer des phénomènes de désembrigadement et obtenir des progrès par le contact et le dialogue. Cela ne dispense toutefois pas de faire de la prévention. Comment faire sortir de l'idéologie djihadiste ceux qui s'y sont enfermés ? Voilà l'enjeu. Mon dernier ouvrage procède par exemple à une analyse sémantique du mot « mécréant », que certains détenus utilisent largement, bien qu'ils ne l'aient manifestement pas compris - de même que le califat historique n'est pas ce qu'ils pensent. Je crois au dialogue avec les personnes compétentes pour montrer aux radicalisés que l'idéologie djihadiste est une aberration. Le personnel existe pour de telles actions, mais il est parfois menacé ou a peur d'intervenir.