Il y a globalement un problème de compréhension de certains termes par les jeunes qui sont happés par une phraséologie qui a peu à voir avec la tradition musulmane. Or ces mots influencent leurs rapports aux autres. Il y va de la cohésion nationale et de leur place dans la République. C'était le cas en particulier des jeunes qui ont assassiné le père Hamel, et c'est ce qui a motivé mon dernier livre. Le constat de leur mécompréhension de certains termes est effrayant, et le discours répandu selon lequel on ne peut rien faire contre la propagande numérique me scandalise particulièrement.
Le salafisme est en effet une expression très moderne, voire hypermoderne puisque c'est une réinvention de la tradition. Le port de la burqa, par exemple, n'a jamais été une tradition des sociétés musulmanes. C'est pourquoi l'État islamique a investi autant dans la zone grise que dessinent les sympathisants du djihad. Heureusement, les mosquées salafistes sont progressivement fermées.