Intervention de Joël Guerriau

Réunion du 5 avril 2018 à 15h00
Quelles perspectives pour les études de médecine — Débat interactif

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

Madame la ministre, je tiens, dans ce débat important, à revenir sur quelques constatations.

Tout d’abord, la densité des médecins libéraux, actuellement une des plus faibles d’Europe, devrait encore baisser de 30 % entre 2018 et 2028, pour rester inférieure de 18 %, en 2040, à ce qu’elle est aujourd’hui, avec, de surcroît, un déclin de l’exercice libéral au profit du salariat.

En outre, l’allongement de la durée de vie et l’augmentation de la population – 5 millions de Français seront âgés de plus de quatre-vingt-cinq ans en 2050 – rendront encore plus criant le manque de médecins.

Or ceux-ci doivent, selon moi, rester au centre du système de santé. Il n’est pas concevable de compenser le manque de médecins par le recours à des infirmiers ou des infirmières, qui sont, certes, leurs collaborateurs les plus précieux, indispensables pour suivre les patients et donner les alertes, mais qui ne sauraient en aucun cas se substituer à eux.

En conséquence, les études de médecine ne doivent pas rester figées. Elles doivent évoluer. Que pensez-vous, madame la ministre, d’une augmentation du numerus clausus non pas uniforme, mais réservée aux facultés établies sur des territoires évoluant en déserts médicaux, en tenant compte, aussi, de l’âge des médecins ? Cette augmentation de 10 % serait fléchée vers des étudiants qui souhaiteraient se mettre au service d’un territoire dans le besoin.

Autre idée, nous pourrions mettre en place des stages dès le passage de la deuxième à la troisième année, afin de permettre aux étudiants de se familiariser avec la médecine dans les maisons de santé pluridisciplinaires.

Nous pourrions également augmenter la durée des stages de quatrième et cinquième années, notamment en milieu rural, en la portant à dix semaines.

Le concours de l’internat pourrait être organisé par faculté, plutôt que via une épreuve classante nationale, avec une spécialité de médecine générale plus importante.

Nous pourrions accroître le nombre de maîtres de stage, en veillant à mieux les valoriser et les rémunérer.

Enfin, nous pourrions instaurer la possibilité de médecins salariés de médecine générale, travaillant en clinique ou à l’hôpital à temps partiel et en maison de santé pluridisciplinaire.

Telles sont les quelques suggestions pour l’amélioration des études de médecine que le groupe Les Indépendants voulait vous soumettre, madame la ministre.

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