Intervention de Claude Nougein

Délégation aux entreprises — Réunion du 15 février 2018 à 8h35
État d'avancement des travaux du groupe de travail sur la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs

Photo de Claude NougeinClaude Nougein :

Je partage l'essentiel du constat et les propositions me semblent aller dans le bon sens. Il ne faudrait pas oublier cependant l'importance des problèmes de circulation. Dans beaucoup de centres-villes, c'est l'excès de zones piétonnes et l'absence de parking qui ont tué le commerce de centre-ville. Certaines villes ont résolu ce problème en créant des parkings en bordure de ville, par exemple à Chartres, où le maire a installé un grand nombre de parkings et le centre-ville fonctionne très bien. Il nous faut donc revenir à l'essentiel, c'est à dire à l'accessibilité.

Au sujet des grandes surfaces, je voudrais faire remarquer qu'elles ont été très développées à une époque mais qu'il s'agit davantage aujourd'hui de moyennes surfaces puisque, même dans la grande distribution, les trop grandes surfaces ne sont pas très rentables. Au sujet du contrôle des grandes surfaces, ne cédons pas à l'hypocrisie : 90 % des projets en CDAC sont autorisés, mais c'est nous, les élus, qui les autorisons. La CDAC est composée à 80 % d'élus et il est dit que les élus et le maire doivent prendre les choses en main, mais c'est déjà le cas. Ce contrôle dans les commissions d'aménagement remonte à la loi Royer de 1973, à l'époque en CDUC, avec U pour « urbanisme ». Ensuite est arrivée la CDEC, avec E pour « équipement ». Enfin aujourd'hui la CDAC, avec A pour « aménagement ». La différence tient à la composition : la CDEC incluait les chambres de commerce et les chambres des métiers qui pouvaient bloquer les projets. La LME a donné la main aux élus, et c'est donc à ce moment-là que les implantations se sont multipliées. Nous avons été très libéraux en France, toutes les enseignes ont vu leurs implantations accordées, notamment les enseignes étrangères. Je me sens très européen mais cela suppose une certaine réciprocité, et en Allemagne vous ne trouverez aucune enseigne française ou étrangère.

Il est probablement nécessaire de revoir la composition des CDAC, cependant il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Je trouve l'expression « crime parfait » un peu exagérée car ces surfaces ont été créées avec l'accord des élus. Ensuite, dans certains bourgs où il y a eu des moyennes surfaces, cela a retenu les gens de quitter le bourg pour aller vers la grande ville et les grandes surfaces, comme une sorte de barrage commercial. Enfin ce sont souvent des commerçants locaux qui gèrent ces antennes de grandes surfaces en centre-ville qui sont franchisés. Je ne voudrais pas que nous nous trompions d'adversaire : il ne faut pas tuer la périphérie pour sauver le centre-ville. Le consommateur souhaite consommer en périphérie et nous ne pouvons pas empêcher les flux de consommateurs, car c'est le consommateur qui décide. De plus les moyennes et grandes surfaces périphériques ont créé des millions d'emplois en France et nous aurions tort de l'oublier.

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