Je pense qu’il y a deux débats dans notre discussion. Le premier porte sur l’instruction civique. Tout le monde est d’accord : il faut faire plus et mieux.
En tant que parlementaire, je me suis rendu dans une classe d’élèves de 8 ans et je les ai trouvés très intéressés par la vie politique et par nos institutions. Nous sommes un certain nombre à accueillir des classes chaque mois, beaucoup de jeunes souhaitent venir. Les étudiants sont contents de participer au programme Erasmus, par exemple.
Le second débat porte sur les moyens de faire reculer l’abstention, laquelle est une réalité. Si vous pensez que vous allez régler la question par des cours d’instruction civique, vous vous mettez le doigt dans l’œil ! Cette question est d’ordre politique. Le désintérêt de l’ensemble du peuple français ou européen pour les élections européennes, ou pour d’autres élections d’ailleurs, vient d’autre chose. Il tient à la manière dont l’Europe se construit aujourd’hui et aux promesses non tenues.
Je rappelle, une fois de plus, que, en mai 2005, on a demandé au peuple de se prononcer par referendum sur l’adhésion de la France à un traité européen, après un débat comme il n’y en avait jamais eu dans le pays. Les Français ont voté non à 55 %, mais le traité a tout de même été ratifié deux ans plus tard ! Je puis vous dire que cela a marqué les Français. Ils ont dit qu’ils ne voulaient pas d’une Europe libérale, mais ils l’ont eue quand même ! Cela explique le fort taux d’abstention.
On ne réglera pas tout avec des cours d’instruction civique. Le débat, je le répète, est politique. Je souhaite que nous discutions de cette question, ici, mais aussi ailleurs.