Les amendements de M. Gabouty visent à remplacer la minorité de blocage par une majorité d’adhésion. Le groupe de travail avait choisi la minorité de blocage, plutôt que la majorité qualifiée proposée par certains, cette dernière étant la règle en cas de transfert de compétences. Le Premier ministre avait proposé, pour le cas où la majorité qualifiée aurait été retenue par le groupe de travail, de ne pas prévoir de date butoir. Le groupe de travail et tous ceux qui étaient présents autour de la table – nous étions nombreux à Cahors – ont donc préféré la minorité de blocage à une majorité qualifiée sans date butoir. Je tenais à le rappeler.
J’émets par conséquent, et j’en suis désolée, un avis défavorable sur les amendements n° 31 et 30 rectifié bis.
Je donnerai maintenant un avis global sur les trois amendements suivants.
Madame Delattre, vous souhaitez rétablir l’article 1er dans sa rédaction issue des travaux de l’Assemblée nationale et étendre aux communes membres des communautés d’agglomération la possibilité d’activer la minorité de blocage, y compris en cas d’exercice partiel de la compétence « assainissement ». En outre, vous souhaitez restreindre les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 1er de la proposition de loi en limitant la possibilité pour l’EPCI à fiscalité propre de se prononcer sur le transfert obligatoire des compétences « eau » et « assainissement » à une période allant de janvier 2020 au 1er janvier 2021.
Étendre la possibilité d’instaurer une minorité de blocage aux communautés d’agglomération ne semble pas justifié au Gouvernement, qui n’est pas favorable à cette proposition. Je l’ai déjà expliqué : les communautés d’agglomération ne se trouvent pas dans la même situation que les communautés de communes. En effet, sur les 219 communautés d’agglomération constituées au 1er octobre 2017, 113 exerçaient déjà la compétence « eau » et 174 la compétence « assainissement ».
Il est vrai, comme cela a été dit, que certaines communautés d’agglomération ont des caractéristiques très rurales. On me cite souvent ce que j’ai pu dire – ma vie, mon œuvre !