Comme vous le savez, ce sujet date non pas de plusieurs mois, non pas de plusieurs années, mais, d’une certaine façon, de plusieurs décennies.
Les occupations illégales auxquelles nous mettons un terme en ce moment n’ont pas commencé avec la nomination de ce gouvernement. Elles n’ont pas commencé, monsieur le sénateur – puisque vous avez procédé par charade, permettez-moi d’inverser le questionnement –, avec le quinquennat précédent : il y avait déjà, dès 2010, des occupations illégales. Dès 2010 ! Vous le savez, monsieur le sénateur : vous connaissez formidablement bien cet endroit. Les premières occupations illégales datent du début des années 2000.
Le 17 janvier dernier, après avoir beaucoup consulté, beaucoup réfléchi aussi, j’ai dit, au nom du Gouvernement, que nous prenions trois décisions : mettre un terme à ce projet d’aéroport ; confirmer la vocation agricole des terrains qui avaient été réservés pour la construction de cet aéroport ; mettre un terme à l’occupation illégale de parcelles par des occupants sans titre, cette occupation durant depuis très longtemps, sans qu’aucun gouvernement ait jusqu’ici souhaité ou réussi à les déloger – « souhaité » ou « réussi », monsieur le sénateur : vous pouvez choisir le terme que vous préférez.
C’est ce qui s’est passé et c’est ce qui va se passer !
Notre objectif, depuis le début de l’opération – celle-ci est placée sous le commandement du directeur général de la gendarmerie nationale et de la préfète, et suivie quotidiennement par le ministre d’État, ministre de l’intérieur, et par moi-même –, est bien de faire en sorte que la liberté de circulation soit rétablie sur les axes qui traversent la zone, et que l’ensemble de ceux qui occupent sans titre et de façon illégale puissent quitter les lieux.
Nous ne pouvions pas légalement atteindre ce dernier objectif avant la fin de la trêve hivernale, comme vous le savez, monsieur le sénateur – peut-être souhaitez-vous ignorer cette contrainte juridique ; il se trouve qu’à ma place, sans doute un peu plus qu’à la vôtre, je suis obligé de la prendre en compte.
Notre objectif est de faire respecter le droit. Et c’est ce que nous faisons ! Vingt-neuf constructions illégales ont été détruites ; elles sont en voie de déblaiement. Nous sommes en train de retirer, benne après benne – elles sont plusieurs dizaines, ces bennes –, des matériaux de construction illégalement installés, stockés et utilisés sur les zones.
Vendredi dernier, avec le ministre d’État, ministre de l’intérieur, je me suis rendu sur la commune de Saint-Étienne-de-Montluc pour rencontrer les gendarmes, les pompiers, les membres du parquet de Nantes et de Saint-Nazaire, qui concourent aux opérations avec un professionnalisme et un calme exemplaires, face à des provocations que vous connaissez – je le pense – parfaitement. Face aux pressions, ils gardent leur calme. Ils ont subi beaucoup d’assauts. Un certain nombre d’entre eux ont été blessés. Je les ai rencontrés, avec le ministre d’État, ministre de l’intérieur, pour leur apporter notre soutien total et entier.