Ma question s’adresse à M. le ministre de la cohésion des territoires.
Monsieur le ministre, ma question porte sur une France qui se sent oubliée. En novembre 2017, une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, le CREDOC, a mis l’accent sur le sentiment d’abandon ressenti par les territoires ruraux.
Élu des Ardennes, je peux en témoigner : le désarroi est devenu de la détresse.
Les commerces disparaissent progressivement, mais comment gérer efficacement son activité quand on ne dispose pas du haut débit ?
La fermeture des services publics se poursuit inexorablement.
Le sud des Ardennes est en train de payer le lourd tribut de la carte scolaire. Des classes ferment, alors que les communes ont lourdement investi dans leurs écoles. Les élèves ont également des difficultés d’apprentissage. Ne méritent-ils pas, eux aussi, des classes à un seul niveau avec des petits effectifs ?
L’accès aux soins est chaque jour un peu plus menacé. Ainsi, le centre hospitalier Bélair, à Charleville-Mézières, seul établissement de santé mentale des Ardennes, devrait subir une diminution des moyens accordés. S’ensuivra une baisse de la qualité des soins, qui ne permettront plus de répondre correctement aux besoins d’une population essentiellement rurale, sachant que la précarité frappe particulièrement les personnes en situation de fragilité psychique. Doit-on s’y résoudre ?
L’abandon d’une partie de nos territoires est-il inéluctable ? La reprise en main des collectivités locales par la haute administration sera-t-elle positive ?
Monsieur le ministre, ces évolutions sont plus qu’inquiétantes. Entendez-vous la détresse des maires ruraux ? Qu’avez-vous à leur dire maintenant que vous avez quitté les travées du Sénat ?