Intervention de Alain Dufaut

Réunion du 15 mai 2018 à 14h30
Les infrastructures routières à la suite de la présentation du rapport du conseil d'orientation des infrastructures du 1er février 2018 — Débat interactif

Photo de Alain DufautAlain Dufaut :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, ce débat sur les infrastructures routières, à la suite de la présentation du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures, était plus que nécessaire tant ses conclusions ont été arrêtées arbitrairement, sans aucune concertation préalable avec les élus locaux.

Comme en 2012 et la fameuse commission Mobilité 21, l’État revient sur ses engagements en supprimant des opérations pour lesquelles il avait pourtant contractualisé un financement avec les collectivités locales.

La méthode est pour le moins scandaleuse, et je peux vous dire que, sur le terrain, elle porte un coup fatal à la crédibilité de l’État !

Chez nous, dans notre département, c’est la poursuite de la liaison est-ouest d’Avignon, dite « voie LEO », qui a été retoquée. Dans son rapport, le COI estime devoir réévaluer l’opportunité du projet et le reporte… à 2037. Rien que ça !

Ainsi, cette liaison autoroutière, dont le principe a été arrêté en 1987, afin de relier l’A 7 et l’A 9 par le sud d’Avignon, resterait en l’état. Seule la première tranche du projet décidée à la suite de la déclaration d’utilité publique de 2003 a été inaugurée en 2010, après un investissement de 130 millions d’euros d’argent public, pour un trafic de 5 000 véhicules par jour seulement ! Pourquoi ? Parce que ce premier tronçon ne débouche sur rien !

Le 28 septembre 2016, les financeurs s’étaient engagés, lors d’une réunion à la préfecture de région, à inscrire au contrat de plan État-région la réalisation d’une partie de la deuxième tranche, longue d’un kilomètre et demi. C’est ce petit barreau qui est remis en cause par le Conseil d’orientation des infrastructures !

Autant vous dire, madame la ministre, que la réaction de tous les élus concernés a été violente, solidaire et déterminée. Les députés d’Avignon et de Châteaurenard ont d’abord rencontré votre directeur de cabinet, M. Papinutti. Puis, le 14 mars dernier, une imposante délégation composée du maire d’Avignon, du président de l’agglomération, des cinq parlementaires locaux, ainsi que des représentants des deux départements et de la région s’est rendue à Matignon pour saisir le Premier ministre de ce dossier.

À cette occasion, nous avons clairement exprimé deux exigences.

Premièrement, nous voulons obtenir la réalisation totale de la tranche 2 de la LEO, dont le coût est estimé à 147 millions d’euros, afin de mettre un terme à l’enfer que subissent quotidiennement les 20 000 riverains de la rocade urbaine d’Avignon, qui voient passer sous leurs fenêtres 44 000 véhicules par jour dont 3 000 poids lourds…

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