Intervention de Patricia Schillinger

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
Comment repenser la politique familiale en france — Débat interactif suite

Photo de Patricia SchillingerPatricia Schillinger :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je vous remercie d’avoir participé à ce débat et à la mise en commun de nos réflexions sur ce sujet primordial et complexe qu’est l’avenir de la politique familiale de notre pays. Ainsi, nous avons pu mettre en lumière de manière élargie à la fois des constats et des visions.

De manière pragmatique, il est nécessaire, d’une part, d’évaluer les évolutions des modèles familiaux français et, d’autre part, de considérer les changements de la politique familiale, qui est passée, au fil des décennies, d’une politique purement nataliste à l’accompagnement des ménages sur les thèmes les plus larges : conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, égalité dans la liberté de choix.

L’argument nataliste ne doit plus primer. Manque d’études globales, biais temporel entre l’action politique et l’observation éventuelle, effet sur la natalité, il a toujours été difficile d’établir un lien de cause à effet entre les politiques mises en œuvre et leurs répercussions dans la société.

Que la politique familiale ait, jusqu’ici, eu un effet ou non sur la natalité des Français, celle-ci ne suffit apparemment plus à maintenir le seuil de fécondité au-dessus du seuil symbolique et tant recherché de deux enfants par femme. Dès lors, avec près de quatre-vingts ans de recul, la pertinence de l’objectif nataliste de notre politique familiale est à questionner.

Les échanges constructifs que nous avons eus nous auront permis de partager un constat large, faisant état de la nécessité de la dimension redistributive de la politique familiale, mais aussi de l’accompagnement des familles au moment des incidents de la vie, du peu d’attractivité du congé de paternité et de la faible reconnaissance des professions dites « familiales ».

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus nous appuyer sur un modèle familial unique pour construire les politiques familiales de demain. Le nombre croissant des familles recomposées ou monoparentales en est une illustration significative, parmi d’autres. Les familles monoparentales, souvent confrontées à une situation financière précaire, notamment, sont l’une des priorités du Gouvernement.

Plus largement, la stratégie de prévention de la pauvreté du Gouvernement a pour ambition de lutter plus efficacement contre la pauvreté des enfants, donc des familles, quelque 20 % des enfants vivant sous le seuil de pauvreté.

Des visions différentes ont également été exposées pendant nos échanges. Elles alimentent une vue d’ensemble de nos points de vue.

La moitié des femmes passe à temps partiel ou bien cesse son activité rémunératrice après l’arrivée du premier enfant au sein du ménage. Érigée en grande cause nationale, l’égalité entre les femmes et les hommes se joue dans la sphère tant professionnelle que familiale, et les solutions de modes de garde sont bel et bien à la croisée de ces deux mondes.

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