Intervention de Sébastien Meurant

Réunion du 17 mai 2018 à 14h30
La politique de concurrence dans une économie mondialisée — Débat interactif

Photo de Sébastien MeurantSébastien Meurant :

Madame la secrétaire d’État, vous nous avez parlé de souveraineté industrielle européenne : croyez-vous vraiment que l’Allemagne en ait besoin pour asseoir sa domination sur l’industrie européenne ? La France enregistre un déficit commercial de plus de 60 milliards d’euros, l’Allemagne un excédent de quelque 230 milliards d’euros… Nous sommes les dindons de la farce de la concurrence mondialisée et de l’hyperconcurrence au sein de l’Union européenne.

L’Allemagne a développé ses relations nearshore avec l’Europe de l’Est, en proposant des emplois sous-payés dans l’agriculture et d’autres secteurs. Même l’industrie italienne est mieux armée que la nôtre ! L’Espagne, quant à elle, est en train de redévelopper un certain nombre de filières. Les résultats, terribles, sont là : nous sommes, je le répète, les dindons de la farce.

On assiste depuis des années à une désindustrialisation. On a fait disparaître Alcatel-Alsthom, qui employait 200 000 personnes il y a vingt ans ; aujourd’hui, Alstom connaît une forte croissance. On pourrait également évoquer Péchiney, et bien d’autres exemples.

Il est clair que la France souffre d’un grave handicap en matière de concurrence économique au sein même de l’Union européenne par rapport aux autres pays socialement comparables.

À mon sens, ce handicap a deux causes.

La première est le niveau des prélèvements obligatoires : 57 % du PIB ; lorsqu’on prélève plus de la moitié de la richesse produite, on prive de plus de la moitié de leur liberté la société et les créateurs de richesses.

La seconde cause, c’est une certaine forme de haine de soi, très répandue chez certaines élites françaises, conjuguée à une fascination pour les modèles étrangers, au détriment de nos propres atouts. La marque France représente pourtant tout de même quelque chose, à condition de faire preuve d’un minimum de patriotisme économique, à l’instar des Allemands, des Italiens et, bien entendu, des Japonais, des Chinois et des Américains. Nous, nous faisons confiance à l’Europe pour nous défendre dans la concurrence mondialisée…

Qu’attend le Gouvernement pour aider les petites entreprises françaises, notamment, qui sont bien souvent écrasées par les grands groupes ?

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