L'idée selon laquelle l'Allemagne, où 20 % des habitants vivent dans la pauvreté et 1,5 million de retraités doivent travailler à temps partiel, est un modèle, doit être relativisée. Je pense comme certains collègues que le terme d'apprentissage est porteur d'une charge historique lourde et est assimilé à l'obligation de devoir acquitter les plus basses besognes dans l'entreprise. Néanmoins, la formation n'a pas seulement pour vocation de former des professionnels avec une finalité productive et utilitaire : il nous faut aussi éduquer des citoyens. C'est là le travail de l'Éducation nationale et il est important que le contenu de la formation soit aussi décidé de concert avec elle. L'orientation relève d'un long travail de mise en adéquation des aspirations et des capacités d'un jeune avec les débouchés existants sur le marché du travail. Dans mon département, nous avons instauré un programme « école dans l'entreprise » : les collégiens découvrent ainsi le climat de l'entreprise pour décider ultérieurement, ou pas, de s'y orienter.
Par ailleurs, j'ai été choqué par vos propos remettant en cause le paritarisme, qui est l'une des formes de la démocratie et qui assure la conciliation d'intérêts divergents sur des questions essentielles.
Enfin, je rejoins les préoccupations de mon collègue Philippe Mouiller : 98 % des jeunes handicapés vont jusqu'au bout de leur formation et une bonne partie d'entre eux trouvent un emploi au sein de l'entreprise qui les accueille. Il nous faut inclure dans la loi les dispositions requises pour assurer la pérennisation, voire l'amélioration, de cette réussite pédagogique et professionnelle.